Attentistes et modérées face à la crise sanitaire les entreprises françaises : c’est ce qui ressort de l’enquête Navigator d’HSBC qui prend le pouls de 10 000 entreprises dans 49 pays autour de 5 grands thèmes : l’état général des affaires, la stratégie future, le commerce international, la gestion de la chaîne logistique et enfin le développement durable.
Menée entre le 11 septembre et le 7 octobre auprès de plus de 10 000 entreprises (toutes tailles d’entreprises confondues), dans 39 pays, cette étude s’intéresse à l’impact de la Covid-19 sur les entreprises et questionne l’après-crise.
Dans ce contexte particulièrement difficile, l’optimisme des entreprises françaises a connu une chute spectaculaire par rapport aux autres marchés mondiaux et européens, avec une proportion d’entreprises optimistes qui a presque diminué de moitié à un peu plus d’un quart par rapport à 2019 – 27 % en 2020 contre 50 % en 2019- et avec 36 %, la proportion d’entreprises pessimistes a augmenté plus fortement en France que dans le reste de l’Europe et du monde.
Un tiers des entreprises anticipe une baisse de l’investissement en 2021
Les prévisions de croissance des revenus futurs ont également chuté : 59 % des entreprises françaises prévoient une croissance (64 % au global), contre 84 % 2019, et la proportion des entreprises qui s’attendent à une diminution des ventes a quadruplé, passant de 8 % en 2019 à 32 % en 2020 (24 % au global).
L’impact de la pandémie est perçu comme très lourd pour les entreprises françaises : elles voient la résurgence de la pandémie Covid-19 comme la plus grande menace pour leur activité (68 % contre 59 % au global).
Face à cet environnement difficile, les entreprises françaises ont également tendance à être plus prudentes en matière d’investissement en comparaison avec le reste des marchés : 58 % (contre 67 % à l’échelle mondiale) d’entre elles ont l’intention d’augmenter leurs investissements l’année prochaine. Pourtant, la résilience et la combativité des entreprises françaises sont soulignées par les résultats de l’enquête : 7 entreprises sur 10 déclarent qu’elles auront retrouvé les niveaux de rentabilité d’avant-crise d’ici fin 2022.
L’investissement dans les technologies perçu comme un levier de croissance
Pour se transformer face à cette crise, et comme pour les entreprises partout dans le monde, près des trois quarts (72 % contre 74 % à l’échelle mondiale) des entreprises françaises ont opéré des changements : plus d’un quart (26 %) considèrent que ces changements sont inscrits dans le long terme et provoquent une réelle transformation, ce qui est plus élevé que la moyenne mondiale (21 %).
En matière d’investissement enfin, les entreprises placent leurs priorités sur les activités qui stimulent la demande des clients et améliorent l’expérience des clients, en particulier l’investissement dans les technologies qui aident à cibler les clients et celles qui facilitent l’innovation des produits et des services.
En outre, la majorité des entreprises françaises estime que le commerce international est devenu plus difficile et s’attend à ce qu’il continue de l’être l’année prochaine. La part du commerce international a légèrement diminué depuis 2019 et les échanges intra-européens restent dominants avec plus des deux tiers (69%) du total des échanges internationaux, une légère augmentation par rapport à 2019.
L’Europe reste également une zone de développement prioritaire dans les 3 à 5 ans à venir pour 44 % des entreprises françaises (14 % pour l’Asie-Pacifique et 11 % pour l’Amérique du Nord). Près de la moitié des entreprises françaises interrogées affirment que le protectionnisme croit, mais ce n’est pas la seule raison citée pour la baisse du commerce international : le manque d’efficacité des stratégies gouvernementales pour enrayer l’épidémie est aussi une raison citée.
L’Allemagne reste le premier partenaire commercial pour plus d’un tiers des entreprises françaises et le marché individuel le plus attractif pour l’expansion. Les entreprises françaises font toutefois aujourd’hui davantage affaire avec des entreprises en Amérique du Nord (22 % contre 19 % en 2019) et nettement moins avec l’Asie Pacifique (17 % contre 25 % en 2019).
Les entreprises françaises plus enclines à miser sur l’humain qu’ailleurs dans le monde
Environ un tiers des entreprises françaises ont cité l’innovation, la responsabilité environnementale et la réputation comme caractéristiques clés d’une entreprise prospère dans l’avenir. En termes de responsabilité sociale, lorsqu’il s’agit d’identifier ce qui fait la réussite d’une entreprise, les entreprises françaises pensent que l’humain est fondamental, davantage que dans les autres pays. Il s’agit notamment de l’ouverture d’esprit et de l’inclusion (57 % contre 47 % à l’échelle mondiale).
Pour Jacques Sourbier, directeur de la banque d’entreprises (CMB) HSBC France, « l’attention particulière des entreprises françaises à l’humain et à la diversité est un excellent signal, c’est bien autour de ce pilier que le futur des entreprises va se jouer, après la crise mondiale que nous traversons ».
Enfin le développement durable reste une priorité pour les entreprises françaises. Elles sont plus nombreuses à mesurer l’importance des aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance, liés à la durabilité qu’en 2019. En France, comme partout dans le monde, les entreprises s’attendent à ce que leurs ventes augmentent grâce à leur plus grande attention portée à la durabilité.
« Les entreprises françaises, pour la plupart touchées de plein fouet par la crise, montrent leur capacité à s’adapter et à se transformer pour résister dans le futur. Ces changements s’articulent notamment autour de deux grands piliers, l’innovation et le développement durable, mais aussi le commerce international qui se voit redistribué et recentré sur l’Europe », a commenté Jacques Sourbier.