Mise à jour le 17/12/2021 avec des précisions sur les financements et les projets obtenues par Le Moci auprès de différentes sources..
C’est l’une des annonces concrètes à l’issue de la tenue à Paris, le 14 décembre, de la 6e session de la Commission économique et commerciale franco-cubaine et du Comité d’orientation stratégique du fonds de contrevaleur franco-cubain, en présence de Franck Riester, ministre délégué au Commerce extérieur et de son homologue cubain, Rodrigo Malmierca Diaz, ministre du Commerce extérieur et de l’Investissement étranger.
Les ministres ont en effet salué, dans un communiqué commun, la mise en place effective d’une ligne d’assurance-crédit publique française de moyen et long terme d’un montant de 150 millions d’euros, qui permettra de soutenir les exportations françaises de biens et services et les relations commerciales franco-cubaines. Cette ligne d’assurance-crédit est gérée par Bpifrance assurance export.
Selon des informations obtenues auprès de bons connaisseurs des relations franco-cubaines, cette ligne s’ajoute à une ligne d’assurance-crédit court terme (délais de crédit de moins de deux ans) de 90 millions d’euros existante. Celle-ci a été renouvelée en septembre dernier pour quatre ans, à la suite de l’accord obtenu par Cuba auprès de certains membres du Club de Paris pour un nouveau rééchelonnement de dette. Cette ligne permet d’ores et déjà de couvrir les financements d’achats de de produits de consommation, en particulier des céréales.
L’utilisation de la nouvelle ligne d’assurance-crédit, qui pourrait couvrir des financements de biens et services d’une durée de 2 à 7 ans, risque toutefois de se heurter au problème du retrait des banques occidentales, notamment françaises, du financement des échanges commerciaux avec Cuba : elles craignent les sanctions extraterritoriales américaines sur Cuba, aggravées sous la présidence Trump et non remises en cause par l’administration Biden.
Plusieurs protocoles de financements de projets ont par ailleurs été validés par les autorités des deux pays. Les deux ministres ont ainsi signé les conventions de financement de deux nouveaux projets dans le secteur de la santé publique pour un montant de 6,1 millions d’euros, financés par le fonds de contrevaleur franco-cubain.
Selon les précisions apportées par le Quai d’Orsay, de portée nationale, l’un est un projet d’amélioration des capacités de traitement de plusieurs laboratoires sanitaires de l’INHEM (Institut national d’hygiène, épidémiologie et microbiologie), l’autre vise à améliorer et à augmenter les capacités de prise en charge par l’INEF (Institut national de néphrologie) de patients atteints de maladies chroniques rénales dans tout le pays.
Pour rappel, mis en place dans le cadre de l’accord franco-cubain relatif au traitement de la dette cubaine signé en 2016 et doté de 217 millions d’euros, ce fonds vise à financer des projets d’intérêt commun entre la France et Cuba, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD).
Enfin, contrairement à ce qui a été indiqué dans un premier communiqué du ministère de l’Europe et des affaires étrangères le 14 décembre, ce n’est pas deux mais une convention de prêt et de subvention de projets soutenus par l’AFD qui a été été signée ce 14 décembre, pour un montant total de 32,5 millions d’euros, dans les domaines de l’agriculture et du développement durables.
Le Quai d’Orsay précise que cette convention couvrira notamment le projet de financement d’une ligne de crédit « verte » auprès de la banque Bandec, principale banque du secteur agricole, pour financer des investissements « climato-intelligents » du secteur agricole. Elle comprend par ailleurs une subvention européenne pour la mise en place d’un programme d’appui aux investissements durables dans l’agriculture, l’énergie rurale et la production alimentaire dans la région centrale de Cuba. Cette subvention est un complément aux projets Prodegan et Bandec.
Rappelons que le financement de quatre projets structurants pour l’économie cubaine dans les secteurs de la santé et de l’assainissement, à hauteur de 77 millions d’euros, avaient été approuvés lors de la précédente session de ces instances bilatérales, le 4 décembre 2020.