Interdire les crédits à l’exportation pour des projets internationaux de production d’électricité au charbon, sans mesures de compensation. C’est sur ce dossier que se pencheront les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), lors d’une réunion extraordinaire organisée les 15 et 16 septembre.
« Nous pouvons tirer parti de l’expérience de la fiscalité internationale pour mettre en place un cadre inclusif pour la tarification du carbone », a commenté Mathias Cormann, le secrétaire général de l’Organisation. Il faisait référence à l’accord politique, récemment conclu, visant à taxer les 100 plus grandes multinationales de la planète et à fixer un taux minimum mondial d’imposition des sociétés de 15 %. « Sans un engagement multilatéral suffisamment ambitieux, nous ne parviendrons pas à un zéro net mondial », avertit l’ex-sénateur libéral australien.
Portée par l’Union européenne (UE) et six autres pays – Canada, Corée du Sud, Etats-Unis, Suisse, Norvège et Royaume-Uni – cette proposition de verdissement des crédits à l’exportation « constitue une étape importante pour aligner les activités des agences de crédit à l’exportation sur les objectifs de l’accord de Paris », souligne un communiqué de la Commission européenne.
Les discussions devraient s’inspirer des travaux menés par les législateurs européens pour imposer un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières visant les produits importés les plus polluants, tels que le ciment, l’acier, les engrais, l’aluminium et l’électricité.
Des interrogations sur la participation des Etats-Unis
Mais la participation de Washington suscite quelques interrogations à Bruxelles, l’administration américaine s’étant montré jusqu’ici plutôt défavorable à ce dernier mécanisme, assimilé à une nouvelle mesure protectionniste. Que sera leur position sur la question des crédit export et du charbon ?
Et si, publiquement, la Commission se félicite de partager ses travaux avec les membres de l’OCDE elle n’exclut pas, en coulisses, une nouvelle manoeuvre des Etats-Unis pour bloquer le processus. « Mais quel que soit l’issue des débats, l’UE poursuivra ses travaux », assure un proche collaborateur de Paolo Gentiloni, le Commissaire en charge de l’économie au sein de l’exécutif.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles