Quelle est l’attractivité du Nord-Pas-de-Calais ?
Pour répondre à cette question, l’agence de promotion du territoire et le
Conseil régional ont commandé une étude à KMPG qui a interrogé 78 des 1077
filiales de groupes étrangers implantés localement (86 000 salariés, soit
10 % de l’emploi régional). Sans surprise, c’est la position géographique
(critère cité par 82% des entreprises interrogées), la qualité du tissu
économique (35%), la qualité des infrastructures (32%) et de la main
d’œuvre (26%) qui ressortent.
D’autres choix étaient proposés comme la
présence d’universités et de grandes écoles, de services, et de centres de
R&D. Ces propositions n’ont été que très peu retenues. « La situation au carrefour de l’Europe est un
atout indéniable», confirme Giuseppe La Scola, P-dg de Polimeri Europa. La
société de pétrochimie du groupe italien ENI vient d’investir 100 millions
d’euros sur deux ans à Dunkerque pour doter son site d’une ligne de fabrication
de plastiques copolymères éthylène à acétate de vinyle (EVA), principal du
genre en Europe.
En arrivant dans le Nord-Pas-de-Calais, les entreprises
étrangères ont aussi découvert un territoire attachant. Elles sont ainsi 68% à
avoir une bonne image de la région (contre 46% au moment de leur arrivée) et
seulement 1% à continuer à en avoir une mauvaise image (contre 33% au départ).
Mieux, 85,5% de ces entreprises recommanderaient ce territoire où
transparaissent les valeurs du travail, de la combativité et du courage (citées
spontanément par 27% des entreprises). « À mon échelle, j’ai incité les Japonais de Toyota à venir à
Valenciennes», indique Bruno Capron, originaire du sud-ouest et
directeur de l’usine de Brigestone à Béthune.
Reste à profiter pleinement de l’atout stratégique de ce
positionnement géographique : selon une récente étude de l’Agence pour la
promotion internationale de Lille Métropole (APIM), la métropole lilloise est
au centre d’une zone de 300
km de rayon où la consommation est la plus dense
d’Europe, avec 78 millions de consommateurs doté d’un pouvoir d’achat de 1500
milliards d’euros, soit deux fois plus que Paris ! Pour mieux se vendre
dans le monde, le président de la CCI International veut promouvoir une nouvelle
marque : « Lille Région ».
« Nous
avons plein d’atouts, mais nous ne savons pas les vendre »,déplore
Luc Doublet. Pour les valoriser, nous
devons nous appuyer sur une marque. Le port de Shanghai est plus éloigné de
Shanghai que Dunkerque de Lille. Mais par son appellation, il profite pourtant
pleinement du dynamisme de la capitale économique chinoise. » Un
exemple à suivre pour développer le marketing international de la région.
Thierry Butzbach, à Lille