Qu’il s’agisse de croissance externe, d’investissement dans l’appareil productif ou de financements d’une stratégie export, l’accès au crédit est de plus en plus restreint, selon le séminaire que l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) a consacré le 9 février à l’impact de la crise sur le financement des entreprises.
« En 2012, on va compter les morts ». C’est par ses paroles encourageantes que Pierre Sabatier, président du cabinet PrimeView, a inauguré la séance les débats. « Avec la crise, les banques ne se prêtent plus et obtenir des crédits est de plus en plus difficile. La Banque centrale européenne a toutefois levé le risque de crise systémique bancaire et les problèmes de financement de type « arrêt cardiaque » s’éloignent. Ceci étant, les entreprises dont le chiffre d’affaire subit une pression du fait de la baisse de la consommation des ménages vont avoir du mal à se financer cette année », a précisé l’économiste.
En attendant, les entreprises doivent compter avec la frilosité des banques, comme en atteste le témoignage de Nathalie Poisson, trésorière et responsable des financements du groupe Accueil, une grosse PME, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros en 2011 : « Au troisième trimestre, nous avions besoin de 17 millions d’euros pour une opération de croissance externe dans le secteur de l’édition informatique. Le financement a été bouclé en trois semaines dans de bonnes conditions bancaires. En revanche pour notre activité dans l’immobilier la mise en place d’une garantie financière d’achèvement a pris deux fois plus de temps que prévu et les banques se sont montrées très frileuses».
Du côté des banques, la pression est également à son comble. D’une part parce que les banques ont-elles-mêmes de plus en plus de mal à se financer, d’autre part parce que les règles prudentielles de Bâle III contraignent les entreprises à détenir un ratio de fonds propre de 9 %. « On n’augmente pas le capital comme ça, a souligné Pierre de Lauzun, directeur général adjoint de la Fédération bancaire française (FBF). Bâle III oriente l’économie européenne vers le modèle américain, dans lequel prédomine le financement par le marché, ce qui ne s’improvise pas ».
Sophie Creusillet
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