Bien que sa balance commerciale soit toujours excédentaire, le secteur du cuir a affiché en 2024 une croissance de 1 % de ses exportations en valeur, malgré les bonnes performances de la maroquinerie, traditionnelle locomotive de la filière. En cause : la baisse de la demande sur ses deux principaux marchés étrangers.
Avec 13,7 milliards d’euros (Md EUR) d’importations et des exportations en hausse de 1 %, à 19,2 Md EUR, le secteur du cuir (cuir et peaux brut, maroquinerie, chaussures, tannage mégisserie, vêtements…) a affiché un excédent commercial de 5,5 Md EUR l’an dernier. Une performance qui n’a rien de honteux, mais qui aurait pu donner lieu à un bilan plus positif à l’export.
Selon bilan de l’Observatoire économique de l’alliance France cuir pour l’année 2024, « la France conserve une position solide sur le marché mondial, occupant la quatrième place au podium des pays exportateurs derrière la Chine, l’Italie et le Vietnam ». Tous types de produits confondus, la France représente 6,4 % des exportations mondiales.

L’Asie, première cliente devant l’Europe
Pourtant, la quasi-stagnation des exportations s’explique par des performances moindres sur deux marchés phares de la filière. Celles à destination de la Chine, premier client de la France, sont restées stables. Elles n’ont augmenté que de 1 % vers les Etats-Unis (2e client) et ont reculé de 23 % en Italie, troisième marché du cuir français. Le manque de dynamisme de ces marchés particulièrement importants (la Chine et les Etats-Unis absorbent à eux seuls plus d’un quart des exportations) explique en partie un bilan 2024 en demi-teinte.
En revanche, les ventes au Japon ont effectué un bond spectaculaire de 237 %, redevenant un client majeur après des années de repli. Ce retour tient à un afflux de touristes sur l’archipel et un yen relativement bas. La Corée du Sud lui emboîte le pas avec des importations en hausse de 14 %, ce qui contraste avec les baisses de marchés hier moteur pour les cuirs tricolores (- 9 % pour Hong Kong et – 49 % pour Singapour).
Enfin, la demande internationale pour les produits français reste forte en particulier pour les articles de luxe notamment en Asie qui représente 45 % des exportations et se place devant l’Europe (40 %).
Sophie Creusillet