« J’ai rêvé de bons PRIE et l’Aquitaine l’a fait ». C’est en ces termes que Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, a salué le lancement officiel du Plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) de la région Aquitaine, hier 14 novembre à Bordeaux, en présence d’Alain Rousset, le président de Région et des représentants de l’ensemble des partenaires qui l’on signé : CCEF d’Aquitaine, Bpifrance, CCI International, Coface, la Préfecture de région et Ubifrance.
Dans ses grandes lignes le PRIE a pour objectif d’augmenter « durablement » en 3 ans le nombre d’exportateurs – 385 entreprises supplémentaires- et de diversifier des débouchés pour moitié concentrés sur seulement quatre marchés (États-Unis, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni). Il s’appuie sur un dispositif organisé en plateformes -une pour l’accompagnement et une autre pour le financement-, des plans d’actions par filière et cluster et une structuration des différentes aides régionales et d’État aux entreprises autour d’un parcours de l’export (1). La création « d’incubateurs » à l’étranger, notamment via des partenariats, est également prévue en Allemagne, aux États-Unis, au Brésil et en Chine.
La ministre du Commerce extérieur, qui a assuré qu’elle donnerait ce PRIE « en exemple », a précisé aux journalistes qu’elle estime exemplaire la « concertation » qui a marqué l’élaboration de ce plan fouillé. Le document de 80 pages détaille par le menu une stratégie déclinée par filière et catégorie d’entreprises et accompagnée de plans d’action concrets et budgétés sur chaque sujet. Nicole Bricq a aussi apprécié le fait que les acteurs aquitains « sont vraiment fédérés » et que les entreprises ont été associées très en amont à ce plan, via un club d’ETI et un comité d’experts rassemblant une quinzaine de chefs d’entreprises de toute taille.
CCI International, point d’entrée principal pour l’accompagnement
L’Aquitaine fournit, de fait, l’exemple d’une équipe régionale de l’export qui a d’ores et déjà une pratique de travail collectif rodée, renforcée en 2011 par la signature d’une charte de l’export sous Pierre Lellouche. « Aujourd’hui, la Région assume son rôle de chef de file, mais ce n’est pas pour faire du colbertisme régional, a résumé Alain Rousset. Avant, les CCI ne « vendaient » pas les dispositifs régionaux. Aujourd’hui, on est dans un travail collaboratif ». L’Aquitaine avait doublé, dès 2011, ses aides à l’export pour les porter à près de 5 millions d’euros, dont 80 % consacrés à l’accompagnement individuel des entreprises et le reste pour les actions collectives.
Côté organisation, si la Région et Bpifrance seront les animateurs principaux de la plateforme dédiée aux financements (qui associe Coface), CCI International sera le point d’entrée principal de la plateforme d’accompagnement, mais chaque autre acteur a vu son rôle clarifié. « On a le sentiment très fort d’appartenir à une équipe », a lancé Laurent Courbu, président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie (CRCI) dont CCI international est une émanation. Même s’il a fallu que la Région monte au créneau dans la dernière ligne droite pour que Bpifrance et Ubifrance, qui ont par ailleurs comme priorité de contribuer au plan national « 1 000 ETI à l’export » de Nicole Bricq, jouent aussi ce jeu collectif régional… Une clarification des rôles désormais inscrite dans le marbre…
Christine Gilguy, envoyée spéciale à Bordeaux
(1) Lire, dans notre Lettre confidentielle cette semaine : « Aquitaine : cinq orientations pour 385 exportateurs supplémentaires en 3 ans »