Les investissements privés industriels dans l’innovation ont enregistré en 2022 une croissance au plus haut depuis 2015, selon le dernier tableau de bord de l’Union européenne (UE) dédié à cet indicateur. Tous les secteurs sont concernés, en particulier les TIC et les biotechnologies.
Malgré la crise, les entreprises européennes parient sur l’avenir. Alors que les investissements des industriels dans les activités de R&D ont décéléré aux États-Unis (avec une croissance de 12,6 % en 2022 contre 16 % l’année précédente) et en Chine, où ils sont passés de 25 % à 16 %, ils se sont montrés particulièrement dynamiques sur le Vieux Continent.
Publié chaque année depuis 2004, le tableau de bord de l’UE sur les investissements en R&D industrielle compile les informations économiques et financières de 2 500 entreprises à travers le monde, ayant le plus investi en R&D, dont 1 000 basées dans l’UE.
Cette dernière occupe encore la première place mondiale concernant les investissements du secteur automobile dans le R&D (42,2 % des investissements mondiaux) contre 19,5 % aux États-Unis et au Japon. En Chine, le secteur représente 12,8 % des investissements en R&D. Le tableau de bord publié par l’UE souligne à cet égard que le nombre de constructeurs chinois figurant parmi les 2500 étudiées a doublé au cours des 10 dernières années. L’Europe est en tête dans le domaine des brevets verts de haute valeur (68 %) et des technologies de transports non polluants (29 %), talonnée par le Japon et les États-Unis (27 % chacun).
L’automobile capte un tiers des investissements
En outre, la répartition sectorielle montre un plus grand nombre et une plus grande diversité d’investisseurs qu’aux États-Unis. Le secteur de l’automobile représente 32 % des investissements en R&D, suivi par celui de la santé (19,7 %), des producteurs de TIC (14,4 %) et des services informatiques (8 %). Les investisseurs en R&D sont aussi très présents dans des secteurs tel que l’aérospatial, la défense, la finance, l’énergie, les produits chimiques et la construction.
A l’échelle mondiale, les TIC, les services informatiques ainsi que les secteurs de la santé et de l’automobile sont à l’origine de plus des trois quarts des investissements en R&D réalisés par les entreprises reprises dans le tableau de bord.
Plus d’un tiers des entreprises appartiennent aux secteurs des producteurs de TIC et des services informatiques, lesquels sont aussi responsables de 43 % des investissements mondiaux en R&D, ce qui reflète l’importance croissante de la transition numérique. Le secteur de la santé représente plus d’un cinquième des investissements en R&D et compte le plus d’entreprises parmi les investisseurs en R&D en tête du classement mondial.
Des PME très présentes dans la santé
Ce secteur a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, principalement sous l’impulsion de nouvelles entreprises de biotechnologies, essentiellement états-uniennes. Les investissements des entreprises pharmaceutiques européennes se sont accrus à peu près au même rythme que ceux des entreprises américaines, mais ne représentent encore qu’environ la moitié des investissements en R&D de celles-ci.
Parmi les 2 500 entreprises à travers le monde qui investissent le plus en R&D, l’UE en compte 367 ayant leur siège dans 17 pays, dont la Pologne, la Slovénie, la Hongrie et Malte. La moitié de ces entreprises se trouvent en Allemagne, en France et aux Pays-Bas et concentrent 73 % des investissements privés en R&D dans l’UE.
Cet effort d’innovation en pleine crise n’est pas seulement réservé aux grandes entreprises. Parmi les 1 000 premiers investisseurs en R&D de l’UE, 18 % sont des petites et moyennes entreprises (PME), dont les deux tiers, environ, appartiennent au secteur de la santé.
S.C.
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