L’Indice de performance logistique (LPI) de la Banque mondiale classe 139 pays par l’efficacité et la qualité de leurs services logistiques : fait méconnu, la France est remontée à la 13ème place dans l’édition 2023, une bonne nouvelle pour la compétitivité de ses opérateurs, rattrapant son retard sur les 8 meilleurs classés européens.
Dans l’édition 2023 de ce rapport de la Banque mondiale intitulé « Connecting to Compete »*, la septième depuis 2007, la bonne nouvelle pour les opérateurs français est que la France regagne une partie du terrain perdu sur ses compétiteurs européens.
Ainsi, elle se hisse au 13ème rang avec un score de 3,9 / 5, gagnant 3 places par rapport à la précédente édition de 2018. Elle obtient ses meilleures notes en matière de ponctualité (4,1) et de suivi et traçage des marchandises (4). Suivent ex aequo, à 3,8, les infrastructures et la compétence/qualité des services, puis le dédouanement (3,7).
Elle devance quelques poids lourds comme les Etats-Unis (3,8) ou la Chine (3,7)
Un score basé sur 6 indicateurs
Ce rapport était très attendu puisqu’il intervient après trois ans de fortes perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales. La précédente édition datait de 2018. Basé sur une enquête menée auprès de professionnels de la logistique (septembre-novembre 2022), il dresse un classement des pays – 139 pour l’édition 2023 – en fonction de leur performance logistique sur la base d’un score de 1 à 5, 5 étant la meilleure note.
Six indicateurs sont pris en compte pour établir ce score : l’efficacité du dédouanement et de la gestion du passage aux frontières ; la qualité des infrastructures commerce et transport ; la facilité à organiser des expéditions internationales à des prix compétitifs ; la compétence et la qualité des services logistiques ; la capacité à suivre et tracer les expéditions ; la ponctualité ou fréquence à laquelle les marchandises parviennent aux destinataires dans les délais prévus ou attendus.
Le Royaume-Uni dévisse
Si l’on ne passe en revue que le top 20 du classement*, la France tire mieux son épingle du jeu que le Royaume-Uni, qui a été sorti du top 10 et a dévissé jusqu’à la 19ème place avec un score de 3,7/5. Il n’atteint 4/5 que dans un indicateur, le suivi et traçage des envois.
Pour la France, qui affiche la même note que le Japon, l’Espagne et Taiwan, il faudra toutefois franchir de nouveaux caps pour rejoindre le top 10, qui rassemblent un groupe de pays atteignant 4/5 et plus avec des écarts très serrés, dont pas moins de huit pays européens.
Singapour est bon premier avec 4,3 /5 obtenant plus de 4 sur tous les indicateurs. Il est talonné par la Finlande, à 4,2, suivi du Danemark, 4,1, ex aequo avec l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse.
Suivent au Top 10, avec 4/5, un groupe de pays formés de l’Autriche, la Belgique, le Canada, Hong Kong, la Suède et les Emirats arabes unis.
44 jours de voyage de port à port
Parmi les autres enseignements du rapport, la Banque mondiale a calculé que le temps qui s’écoule entre le moment où un conteneur entre dans le port du pays exportateur et le moment où il sort du port de destination, est d’en moyenne 44 jours, « avec un écart type de 10,5 jours ». Et pendant 60 % de ce temps, le conteneur est chargé sur le navire.
Pour améliorer cette performance, notamment dans les pays émergents et en développement, dont le score est souvent inférieur à 3/5 (74 pays sur 139 passés en revue ont moins de 3, et 43 on 2,5 et moins), le rapport estime que « la numérisation de bout en bout des chaînes d’approvisionnement » permettra de réduire jusqu’à 70 % les délais des opérations portuaires par rapport à ceux des pays développés.
Améliorer le fonctionnement des infrastructures clés du commerce (ports, aéroports…) est un autre levier d’action : « Les retards les plus importants se produisent dans les ports, aéroports et les installations multimodales, indique Christina Wiederer, économiste senior co-auteure du rapport. Par conséquent, les politiques portant sur ces installations peuvent contribuer à améliorer la fiabilité ».
Par ailleurs, le rapport signale une hausse des demandes en faveur de chaîne logistiques « vertes », « 75 % des expéditeurs de marchandises privilégiant désormais des options respectueuses de l’environnement pour leurs exportations vers les pays à revenus élevés ».
Le processus de dédouanement, l’usage de nouvelles technologies, et la promotion de chaînes logistiques durables font partie des domaines dans lesquels les Etats peuvent agir pour améliorer la situation.
C.G
*Pour consulter l’intégralité du rapport (en anglais), cliquez ICI