La banque publique Bpifrance vient de signer un partenariat avec l’agence allemande pour l’innovation disruptive (Sprind). Objectif : accélérer la collaboration des entreprises dans l’intelligence artificielle (IA).
Alors que les États-Unis font la course aux innovations de rupture loin devant le Vieux Continent, la France et l’Allemagne ont décidé d’unir leurs forces. Dans la continuité du Conseil franco-allemand des ministres du 29 août, Bpifrance et Sprind ont effet signé le 15 octobre à Berlin un protocole d’accord visant à renforcer leur coopération.
L’objectif est de favoriser la complémentarité entre les approches française et allemande, en inscrivant ces programmes dans une feuille de route commune pour l’IA, au service de la souveraineté technologique européenne.
Pour ce faire, les deux organisations travailleront courant 2026 à la mise en place de passerelles entre leurs programmes phares dédiées à cette nouvelle technologie, « Pionniers de l’IA » pour Bpifrance et « AI Challenge » pour Sprind.
L’Europe entend rattraper son retard
Cette collaboration portera sur le partage d’expertise, la convergence des critères de sélection, la participation croisée d’experts et de jurys, ainsi que sur des actions de mise en réseau entre chercheurs, entrepreneurs et lauréats des deux pays.
Au-delà de l’IA, cet accord s’inscrit dans une volonté de renforcer la mise en réseau des opérateurs européens de l’innovation en favorisant la circulation des expertises, la mutualisation des pratiques et la montée en puissance des écosystèmes nationaux, mais aussi de mobiliser davantage de capitaux privés autour des technologies de rupture.
Cet accord survient alors que la commission européenne a présenté le 8 octobre un plan d’un milliard d’euros pour faire de l’IA un moteur de croissance dans les secteurs clefs de l’économie européenne. Autre signe que les efforts européens passent de plus en plus les frontières : Mistral a signé en septembre un important partenariat stratégique avec le néerlandais ASML qui fabrique des machines de photolithographie, essentielles à la production de semi-conducteurs.
Sophie Creusillet