Le principal risque qui pèsera sur les entreprises en 2022 sera celui des cyberattaques, talonné par les perturbations des chaînes d’approvisionnement provoquées par les effets de la crise sanitaire liée à la Covid-19, selon le baromètre annuel des risques d’entreprises du groupe d’assurance Allianz. Ce dernier a été élaboré à partir d’un sondage de dirigeants dans 20 secteurs et 89 pays.
Mieux préparées pour affronter les effets du risque pandémique comme les pénuries de main d’œuvre et les restrictions de déplacement, les entreprises estiment qu’elles auront cette année fort à affaire cette année avec la cyberdélinquance.
Ce phénomène révèle des tendances préoccupantes, telles que les stratégies de « double extorsion » qui associent les chiffrements de systèmes et les violations de données, l’exploitation de vulnérabilités logicielles pouvant toucher des milliers d’entreprises (comme Log4J et Kaseya) ou le ciblage d’infrastructures physiques essentielles (comme Colonial Pipeline aux États-Unis).
Les PME demeurent moins protégées contre la cyberdélinquance
De fait, en 2021, les cyberattaques ont augmenté de 13 %, selon un rapport d’Orange Cyberdéfense qui souligne la plus grande vulnérabilité des PME : « Les moyennes et grandes entreprises ont enregistré un volume d’incidents similaire au printemps 2021, alors que les incidents dans les petites entreprises ont augmenté de manière constante ».
La cyberdélinquance représente aussi une source d’inquiétude majeure au regard des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des entreprises. Les sondés du baromètre Allianz reconnaissent la nécessité de renforcer la résilience et la préparation aux risques de défaillance, sous peine de subir les mesures des régulateurs et des investisseurs.
En outre, les résultats de ce sondage montrent que l’incident cyber constitue la cause d’interruption de l’activité la plus redoutée par les dirigeants d’entreprises en raison d’une plus grande dépendance au numérique et au télétravail.
Les difficultés d’approvisionnement persisteront en 2022
Deuxième risque le plus préoccupant pour les entreprises, après une année marquée par les perturbations des supply chains et les vulnérabilités des réseaux de production, l’interruption d’activité devrait continuer de peser sur leur stratégie. Selon le récent Global Trade Report d’Euler Hermes, les fortes perturbations des chaînes d’approvisionnement internationales causées par la pandémie devraient en effet se poursuivre au cours du deuxième semestre 2022.
Toutefois, les difficultés liées au déséquilibre entre l’offre et la demande mondiales, ainsi qu’à la saturation du transport par conteneurs, devraient s’atténuer (sauf événement imprévu comme la fermeture de ports en Asie).
Enfin, si les entreprises estiment à 80 % avoir su s’adapter au contexte de crise sanitaire depuis deux ans, elles vont désormais se concentrer sur deux risques étroitement liés : les catastrophes naturelles (3e place du baromètre) et le changement climatique (6e).
Le risque climatique et environnemental monte en puissance
En 2021, le total des pertes assurées dans le monde au titre des catastrophes naturelles devrait dépasser les 100 milliards de dollars, battant ainsi un record pour la quatrième année consécutive. Les inondations, fortes pluies, orages, tornades et même gelées hivernales, qui sont souvent des phénomènes locaux, s’avèrent de plus en plus coûteux, souligne Allianz.
Les personnes interrogées dans le cadre de son baromètre se déclarent principalement préoccupées par les événements liés au changement climatique qui causent des dommages aux biens des entreprises (57 %), et par les impacts sur l’activité et la chaîne d’approvisionnement (41 %).
Leurs autres sujets d’inquiétude concernent la gestion de la transition vers l’économie décarbonée (36 %), la conformité à une réglementation et à des exigences d’information complexes. La prévention des risques de contentieux liés à une action insuffisante pour lutter contre le changement climatique est également citée par 34 % des répondants.
Après avoir gérer l’urgence, les entreprises semble donc prêtes à s’atteler aux questions environnementales et de cybersécurité. A moins que la pandémie de Covid-19 ne connaisse de nouvelles évolutions et refasse passer le risque sanitaire au premier rang de leurs inquiétudes…
SC
Pour consulter le Baromètre des risques 2022 d’Allianz (en anglais) cliquez ci-après.