A quelques jours du Sommet UE-Canada, prévu le 23 juin, la nouvelle tombe à pic. L’accord économique et commercial global (AECG, en anglais CETA), entre le Canada et l’Union européenne (UE), plus connu sous son acronyme anglais CETA, s’avère en faveur des exportateurs du Vieux continent, selon un rapport réalisé par un consortium indépendant. Selon ses auteurs, certains aspects de cet accord mériteraient cependant d’être approfondi.
Concurrence déloyale, catastrophe écologique, déferlement de produits canadiens ne respectant pas les normes de l’UE… Rarement un accord de libre-échange n’aura suscité autant de défiance. Pourtant, durant son application provisoire en 2017 et 2023, les échanges de biens et de services entre le Canada et l’Union européenne ont bondi de de 71 %, passant de 72,2 milliards à 123 milliards d’euros (Md EUR).
Les exportations européennes de biens se sont envolées de 64 %, précise le rapport préparé par un consortium porté par Trade Impact BV, en partenariat avec l’Institut pour la politique environnementale européenne et Cambridge Econometrics. La progression des exportations de services est encore plus importante : + 71 % entre 2017 et 2023.
Les PME, premières bénéficiaires
Par ailleurs, cette accélération des échanges commerciaux a alimenté les hausses de PIB des deux parties prenantes. Sur la période, celui de l’UE a en effet enregistré une hausse moyenne de 3,2 Md EUR par an tandis que le PIB du Canada a engrangé un gain annuel de 1,3 Md EUR.
Bonne nouvelle : les entreprises européennes ayant intensifié leurs exportations à destination du Canada sont essentiellement des PME. Le nombre de petites et moyennes entreprises ayant enregistré des hausses de leurs flux commerciaux (20,3 % de l’ensemble des entreprises) est nettement plus important que celui des grandes entreprises (13,8 %).
Alors que les exportations chinoises dans ce secteur se raréfient, l’étude souligne également que le CETA a renforcé la sécurité de l’approvisionnement des matières premières critiques, et ce pour les deux partenaires. Enfin, l’ouverture des marchés publics canadiens aux entreprises européennes s’est accompagnée, pour ces dernières, d’une hausse de 8,4 % de la valeur des des contrats obtenus dans le cadre de marchés publics.
Une ratification incomplète
Ce bilan, positif dans l’ensemble, comporte cependant des points d’amélioration, estime le rapport qui doit être étudié par la Commission européenne. Ainsi, la ratification de cet accord de libre-échange n’étant pas encore complète dans l’UE, les dispositifs de protection des investissements ne sont pas encore entrés en vigueur. Cette particularité ralentit des projets dans des secteurs où l’investissement est crucial, à l’instar des industries extractives…
Côté français, selon une étude de la DG Trésor,les échanges ont progressé de 34 % au cours de la période 2017-2023 (à 8,4 Md EUR) et les seules exportations ont augmenté de 33 %, de 3,2 Md EUR à 4,2 Md EUR sur la même période. Les secteurs porteurs pour les exportateurs français sont l’agroalimentaire (dont les vins et spiritueux), les machines, les cosmétiques et le textile.
Sophie Creusillet
