Lors du premier Sommet UE-Royaume-Uni depuis le Brexit, à Londres le 19 mai, les deux blocs ont scellé un partenariat en matière de sécurité et de défense et lancé des discussions pour approfondir la coopération économique. Sur le volet commercial, outre des concessions sur la pêche, un accord sur les volets sanitaire et phytosanitaire se dessine. Le point dans cet article proposé par notre partenaire La newsletter BLOCS.
Cinq ans après le Brexit, Londres et Bruxelles ont commencé à concrétiser le renouvellement de leur relation, lundi 19 mai dans la capitale du Royaume-Uni. Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de l’incertitude quant à la garantie de sécurité américaine en Europe, les avancées les plus tangibles entre les deux partenaires concernent le secteur de la défense.
Selon les termes du Partenariat de sécurité et de défense signé, ils s’engagent ainsi à multiplier les coopérations entre armées, dans des opérations ou des entraînements communs, sur les fronts de la cybersécurité, de la protection des infrastructures critiques, de l’espace, mais aussi de la sécurité maritime.
Ce partenariat comporte aussi un accord de principe sur la participation du Royaume-Uni au programme européen SAFE, doté de 150 milliards d’euros de prêts destinés à accroître les dépenses militaires sur le continent. Une nouvelle négociation sera néanmoins nécessaire pour déterminer les entités britanniques éligibles, mais aussi pour arrêter la contribution de budget britannique au dispositif.
Les bases d’un futur accord sur les normes sanitaires et phytosanitaires
De même, sur le plan des contrôles sur les produits alimentaires, qui brident le commerce bilatérale depuis cinq ans, les avancées restent à confirmer.
Dans un document distinct, baptisé « common understanding », Londres et Bruxelles posent les bases d’un accord sanitaire et phytosanitaire qui pourrait permettre de fluidifier les échanges. L’accord envisagé vise à exempter de certificats et de contrôle « la grande majorité des mouvements d’animaux, de produits animaux, de végétaux et de produits végétaux entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne ».
Pour atteindre ce résultat qu’il espère, le gouvernement de Keir Starmer accepte deux principes forts : un « alignement dynamique » des normes sanitaires et phytosanitaires du Royaume-Uni sur celle de l’UE – qui pourrait néanmoins connaître des exceptions – d’une part, et l’implication de la Cour de Justice de l’UE d’autre part.
De quoi irriter les partisans du Brexit dur, qui ont tout fait pour éviter ces deux concessions qui donnent un fort contrôle à l’UE. D’autant que pour obtenir cette ébauche d’accord, le gouvernement travailliste a aussi dû céder, sur la question de la pêche, sur l’accès des navires européens aux eaux britanniques. L’accord de pêche actuel a ainsi été prolongé pour 12 ans, jusqu’en 2038, comme le demandaient la France et les Pays-Bas, notamment.
Les deux partenaires se sont également engagés sur le principe d’une meilleure association du Royaume-Uni au marché de l’énergie européen et vers le retour du pays dans le programme européen Erasmus +. De quoi, là aussi, énerver l’opposition britannique, qui dénonce un retour de fait à la libre-circulation.