En dépit d’un contexte international incertain, les ventes internationales de vins et spiritueux français ont atteint 7,25 milliards d’euros au premier semestre, en progression de 43 % par rapport à 2020, selon les données publiées par la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (Fevs). Elles progressent de 8,6 % par rapport à 2019.
L’embellie des exportations était attendue pour tous les acteurs du vin. La quasi-totalité des régions et des catégories de produits connaissent cette reprise en valeur, qui bénéficie également aux volumes expédiés (+ 3,4 % par rapport au premier semestre 2019).
Cette progression doit cependant être prise avec prudence : après une année de fortes difficultés aux États-Unis, du fait du contentieux aéronautique, la demande a été soutenue avec la levée temporaire des sanctions dès le mois de mars 2021.
Cette suspension des sanctions a permis de relancer les achats de nos produits et de reconstituer des stocks qui étaient au plus bas. « Les importations américaines de vins tranquilles français au 1er semestre 2021 – ceux qui étaient au cœur des sanctions américaines – n’ont pas encore retrouvé le niveau de 2019, a déclaré César Giron, président de la FEVS. La suspension des sanctions ne vaut pas résolution du conflit : il est impératif que l’Union européenne et la France résolvent définitivement et sans délai ces contentieux : nos entreprises ne peuvent pas travailler avec une épée de Damoclès sur la tête ».
La reprise s’effectue cependant dans l’ensemble des régions du globe, même si sa vigueur varie.
L’Amérique du nord atteint 2,3 milliards d’euros (Md EUR) de chiffres d’affaires, dépassant le niveau de 2019. Il en est de même pour l’Asie qui dépasse un chiffre d’affaires de 1,7 Md EUR, avec un rebond significatif de la Chine et de la Corée du Sud.
Dans l’Union européenne, le chiffre d’affaires réalisé sur les 6 premiers mois de 2021 dépasse celui de 2019, avec une valeur d’exportations de presque 1,7 Md EUR. Dans l’Europe hors UE, la reprise se fait également, même si l’on notera que le Royaume-Uni voit son chiffre d’affaires du premier semestre 2021 demeurer légèrement inférieur à celui du 1er semestre 2019 (680 millions d’euros, soit – 0,6%).
Ces chiffres illustrent également la reprise progressive du secteur de la restauration dans de nombreux pays.
Toutefois, cette embellie pourrait très vite s’effacer dans les prochains mois, compte tenu d’une récolte 2021 fortement déficitaire.
« Depuis le mois de mars, nous avons vu nos exportations stimulées par la résolution provisoire du contentieux euro-américain sur l’aéronautique et par une reprise post-Covid, souligne César Giron. Le gel du printemps 2021 a également dopé les achats de vins de la part de nos importateurs et distributeurs pour anticiper les baisses de récolte. Cette embellie en trompe-l’œil ne doit pas faire oublier la grande fragilité que connaîtront, en 2022 et 2023, de nombreux exportateurs, déjà affaiblis par les sanctions américaines qu’ils ont dû supporter en l’absence de tout soutien des pouvoirs publics français comme européens, et par une crise sanitaire qui n’est pas encore achevée ».