Entre août 2022 et mars 2023, les exportations de vin ont augmenté en valeur, mais ont reculé en volume en raison de l’inflation que connaissent toujours les pays destinataires. Le prix moyen au litre est en forte hausse.
Des volumes en baisse et des prix en hausse. Tel est le fil rouge de la note de conjoncture de FranceAgrimer de juin sur les exportations françaises de vin. Si ces dernières ont globalement progressé de 7 % sur les huit premiers mois de campagne, ils ont en revanche reculé de 6 % en en volume.
Conséquence : le prix moyen est en augmentation de 13 %, à 9,21 euros par litre, soit un gain de 518 millions d’euros (M EUR) de chiffre d’affaires par rapport à 2021/2022, avec un chiffre d’affaires à l’export de 8,11 M EUR. Sans surprise, FranceAgrimer explique cette baisse des volumes par une inflation généralisée.
En volume, les exportations vers les pays tiers enregistrent une baisse plus marquée (- 8 %) que celles à destination des pays de l’Union européenne (- 3 %). En valeur, ils demeurent cependant plus dynamiques et affichent une hausse de 8 %, contre + 4 % pour les ventes au sein de l’UE.
Marché incontournable pour les vins tricolores et qui avait retrouvé de la vigueur après la suppression des taxes de 24 % par l’administration Biden, les États-Unis régressent de 8 % en volume (mais progressent de 14 % en valeur). Les vins en gros vrac (+ e 10 litres) et les vins mousseux (dont le champagne) sont en net repli tandis que les vins en bouteille ont mieux résisté enregistrant une hausse de 4 %.
Le marché chinois continue à monter en gamme
En Chine, marché globalement baissier depuis 2017, les volumes exportés sont en berne (- 28 %), entrainés par les piètres performances du vrac (- 57 % pour le gros vrac). Les vins effervescents ont cependant mieux résisté.
Cette baisse des volumes ne s’observe pas au niveau des prix qui tendent à s’apprécier depuis plusieurs années. Le prix moyen s’établit désormais à 8,22 euros par litre, en augmentation de 38 % par rapport à la campagne précédente, signe de la poursuite de la montée en gamme du marché chinois amorcée en 2014.
Le prix moyen à destination du Royaume-Uni a également fortement augmenté à 10,90 euros par litre, soit 19 % de plus qu’en 2021/2022. Les volumes ont chuté de 16 % en raison de l’inflation importante que connaît le pays depuis le début de la guerre en Ukraine. Les vins mousseux et le gros vrac qui tiraient jusqu’alors les exportations en volume ont baissé respectivement de 13 % et 19 %. Les vins tranquilles en bouteille régressent également (- 17 %). En valeur, seuls les vins en bouteille progressent, mais de 2 % seulement.
En Europe les exportations ont baissé en volume notamment à destination de l’Allemagne (- 14 %) et de la Belgique (- 5 %), deux importants marchés pour les vins français. En revanche, le ventes en volume à destination des Pays-Bas se sont envolées de 16 %. Comme pour beaucoup d’autres produits, ce pays constitue une importante plateforme de réexportation, dissimulant certainement le dynamisme d’autres marchés à l’export.
S.C.