Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a déclaré la semaine dernière vouloir nationaliser les cimentiers mexicain Cemex, suisse Holcim et français Lafarge.
Son ministre de l´Energie et du Pétrole, Rafael Ramirez, a dévoilé, ce mardi 8 avril, les modalités de cette mesure. « Nous leur (les cimentiers étrangers) expliquons que nous pouvons nous diriger vers la formation d´une entreprise mixte dans laquelle l´Etat prendrait le contrôle d´au moins 60%, en même temps nous les avons invités à rester avec nous » a-t-il indiqué.
En 2007, les entreprises étrangères des télécoms, du pétrole et de l´électricité sont passées sous la férule de l´Etat vénézuélien. Cependant, ce nouveau programme de nationalisation a surpris les principaux intéressés qui pensaient y échapper. En effet, Hugo Chavez a initialement expliqué qu´il ne souhaitait nationaliser que les cimentiers qui exportent leur production et négligent ainsi le marché national.
Le chef d´Etat a ensuite affirmé que son plan ne concernerait que les entreprises ayant été privatisées. D´où l´étonnement de Lafarge qui estime ne remplir aucun de ces critères. Le groupe français indique que les sociétés – Cemento Tachira et Fabrica Nacional de Cemento – qu´il a rachetées aux Venezuela en 1994 n´étaient pas des entreprises publiques. En outre, « 100% de notre production est destinée au marché local » souligne une source contactée par le MOCI chez Lafarge.
Expectative
Cemex, Holcim et Lafarge ne comptent pas pour autant s´opposer au gouvernement de Hugo chavez. Les recettes que ces groupes réalisent au Venezuela ne représentent qu´une part infime de leurs chiffres d´affaires globaux ; pour Lafarge, moins de 1%.
Dans un communiqué publié ce lundi 7 avril, le cimentier mexicain a exprimé son souhait « de s´engager dans un dialogue avec les autorités (du Venezuela) pour trouver une solution mutuellement satisfaisante ». Le groupe suisse indiquait le lendemain : « Holcim va s´efforcer de trouver une solution satisfaisante pour les deux parties ». Lafarge attend d´en savoir un peu plus sur les modalités de cette nationalisation pour s´exprimer officiellement. « Notre priorité, c´est que les intérêts de nos collaborateurs sur place soient préservés », indique cependant le groupe français.