Les
vaccins constituent un marché énorme : les ventes ont atteint
à l’échelle mondiale 23 milliards de dollars en 2009 et pourraient atteindre 40
milliards de dollars vers 2015. Pourtant, dans les années 80, cette industrie
semblait moribonde. Désormais, le marché est porteur puisqu’on estime que 90%
de la population mondiale pourrait avoir accès à une vaccination systématique
en 2015. Qui plus est, la croissance annuelle du secteur serait de 16%. Celle-ci
s’explique par les ventes dans les pays industrialisés de vaccins plus récents
et relativement plus chers.
De
fait, les pays industrialisés représentent plus de la moitié du montant total
des ventes dans l’ensemble du monde. Les Etats-Unis s’affirment comme le
premier marché mondial avec des ventes qui dépassent les 10 milliards, une
place qu’ils devraient conserver jusqu’en 2015. L’Europe est le deuxième marché
mondial de ventes de vaccins, mais il est le premier en termes de
nouveaux produits avec 13 nouveaux vaccins lancés au cours des cinq dernières
années. L’Europe compte plus de 20 sites
industriels de production. Il s’en ajoute sans cesse comme celui, en France,
qui sera spécialisé dans la production de vaccins contre la dengue et sera
opérationnel en 2013 (investissement : 350 millions d’euros). L’industrie
européenne du vaccin est aussi fortement exportatrice (environ 80%) avec comme
clients l’humanitaire (36,5%), l’Asie (28,6%), l’Amérique du Nord (6,1%), et le
reste du monde (28,8%).
Le
marché est dominé par quelques géants mondiaux, souvent américains (Merck,
Baxter International, Abbott, Pfizer) ou européens totalement (le suisse Novartis, le
suédo-britannique AstraZenaca, le français Sanofi Pasteur) ou partiellement (l’anglo-américaine
GlaxoSmithKline, le néerlandais Crucell qui a été racheté en février dernier
par l’américain Johnson & Johnson).
Cette dizaine de géants se partagent
plus de 80% des recettes mondiales produites par la vente de vaccins. Les
Français ne jouent pas les seconds rôles puisque Sanofi Pasteur détient le
quart du marché mondial . A cette liste s’ajoute une quarantaine de
producteurs basés dans des pays en développement qui fournissent en partie
leurs marchés nationaux.
Reste
que certaines maladies résistent à toute forme de vaccination comme le Sida ou
le paludisme. Pourtant selon le rapport World Vaccines Market 2008-2013 du cabinet Renut Research, un vaccin
combattant la malaria rapporterait 419 millions de dollars en 2025. En
attendant, les firmes pharmaceutiques s’orientent vers de très lucratifs
nouveaux vaccins pour prévenir les maladies causées par des pneumocoques ou des
papillomavirus. Sans compter la vaccination pédiatrique, qui devrait représenter
un tiers du marché du vaccin en 2015 (2009 : 27%).
Jean-François
Tournoud