La plupart des indicateurs ayant enregistré un rebond au cours des six derniers trimestres, le redressement de l´économie mondiale se confirme et les défaillances d´entreprises devraient globalement poursuivre leur repli, d´après une étude présentée ce 15 décembre par l´assureur-crédit Euler Hermes. Avec, toutefois, des situations très hétérogènes selon les zones géographiques, illustrant le basculement de la production industrielle et du commerce de l´Occident vers l´Orient.
Si en septembre dernier, dans la zone OCDE, ces deux indicateurs étaient toujours en baisse par rapport aux niveaux d´avant la crise (juillet 2008), respectivement -7,9% et – 6,4%, l´Asie a enregistré une poussée en avant avec 22,3 % pour la production industrielle et de plus de 10% pour le commerce.
Après 4 % de hausse du PIB en 2010, l´année 2011 s´annonce sous le signe d´une croissance mondiale plus faible, à 3%, pour rebondir en 2012 à 3,3 %. Et l´écart entre les pays de l´OCDE et les autres devrait s´amplifier : en 2012, le PIB devrait croître de 1,9 % pour les premiers, contre 5,8 % pour les seconds.
Le commerce mondial, pour sa part, devrait progresser en volume de 8 % en 2011 et de 9 % en 2012, après avoir annulé cette année son effondrement de 2009, note Euler Hermes.
Malgré cette reprise de la conjoncture globale, des risques subsistent. En particulier, l´austérité budgétaire pourrait freiner la croissance dans les pays développés. De leur côté, les pays asiatiques ne pourront éviter de revenir à une croissance plus modérée.
Défaillances en repli mais toujours élevées
Autre signe de reprise, la baisse des défaillances d´entreprises, enclenchée cette année (- 4 %) dans un grand nombre de pays. Ce recul concerne surtout la région Asie-Pacifique (- 12 %) et l´Amérique (- 8 %), plus que l´Europe.
En 2011, la tendance au repli devrait se poursuivre. Mais le niveau de défaillances restera encore significatif, notamment dans les pays méditerranéens et la zone euro. Seule l´Asie-Pacifique devrait revenir à un niveau de sinistralité faible.
« Ayant mis en œuvre l´essentiel des leviers d´ajustements à leur disposition, notamment en matière de coûts, les entreprises, particulièrement en Europe, ont tiré les enseignements de la crise et sont aujourd´hui mieux structurées », indique Michel Mollard, membre du Directoire d´Euler Hermes. Reste à passer le cap de 2011. « Dans un contexte marqué par la faiblesse de la demande globale en Europe, les risques demeurent non négligeables pour elles ».
Nataša Laporte