Dans la série des chartes régionales pour l’export signées par Pierre Lellouche, secrétaire d’État au Commerce extérieur, ces derniers mois, celle de la Lorraine a été paraphées le 18 juillet à Metz, avec le Conseil régional, la Chambre régionale de commerce et d’industrie et les autres partenaires concernés (Ubifrance, Coface, conseillers du commerce extérieur de la France et Oséo). Objectif : aboutir à un guichet unique pour les exportateurs.
Concrètement, cette charte export, à l’instar de celles qui ont été signées dans plusieurs autres régions françaises, vise à mettre en place, dans un premier temps, un guichet unique, point d’entrée identifié qui se traduira par un numéro de téléphone unique et une équipe composée de personnes dédiées à l’export, chargée d’orienter, d’accompagner les entreprises et d’en assurer le suivi. À terme, il est prévu le regroupement physique des services en charge des soutiens à l’exportation dans un même lieu.
« Il existe en région Nord-Pas-de-Calais une maison de ce type, initiée par le président de cette région. Je souhaiterais qu’il s’en crée une dans chaque région », a insisté Pierre Lellouche. Le président de la région, Jean-Pierre Masseret, et Paul Arker, président de la CRCI, à l’origine de la convention, l’ont assuré de mettre tout en œuvre rapidement pour trouver le lieu d’implantation de cette maison régionale de l’export.
« Il nous faut mobiliser tous les acteurs, réunir nos forces pour mieux accompagner les PME à l’international », a souligné pour sa part Jean-Pierre Masseret. Il a précisé que le nouveau dispositif devra s’appuyer sur CCI International Lorraine, un outil qui a fait ses preuves et dont une partie des personnels gérera le guichet unique.
Tous les signataires sont d’accord : il est indispensable, d’une part de simplifier les démarches, notamment pour les primo-exportateurs, d’autre part de travailler ensemble, les missions des uns et des autres dans l’accompagnement étant complémentaires. « Il y a 21 164 entreprises en Lorraine, mais seulement 1 547 qui exportent (chiffres à fin 2008) », a constaté le secrétaire d’État. Celui-ci s’est lancé dans une comparaison avec l’Allemagne, qui enregistre de meilleures performances en termes d’exportation (excédent de la balance commerciale de l’ordre de 150 milliards d’euros contre un déficit français de 50 milliards d’euros). « Si l’on retire les ventes d’Airbus, de TGV (de plus en plus concurrencé), de centrales nucléaires (de plus en plus difficiles à exporter), on trouve peu de produits français, alors que nous avons une industrie riche et diversifiée, que nous innovons… Il faut qu’il y ait plus de PME sur les marchés extérieurs », a martelé Pierre Lellouche.
Le secrétaire d’État, qui veut développer la culture export des entreprises françaises, a par ailleurs rappelé son souhait que les grands groupes de l’Hexagone emmènent avec eux leurs sous-traitants lors de leurs prospections sur les marchés internationaux, comme le font leurs homologues allemands, japonais, chinois ou américains . « Ces derniers cultivent le patriotisme économique, ce que nos dirigeants de groupes, au nom des règles de libre-échange dictées par l’OMC (Organisation mondiale du commerce), se refusent de faire », a dit Pierre Lellouche, ironisant ensuite sur « ces règles qui s’appliquent pourtant aussi à nos concurrents qui semblent moins en tenir compte ». Et de rappeler avoir récemment convoqué à son ministère les patrons de ces grands groupes français qui « oublient » leurs sous-traitants pour évoquer ce problème : « Seuls 13 d’entre eux ont répondu présent », déplore-t-il, admettant que le changement de culture prendra du temps.
Pascal Ambrosi, à Metz