La Commission européenne a annoncé le 6 juin la prolongation pour un an des avantages commerciaux accordés par l’UE (Union européenne) à l’Ukraine en soutien à son économie durant la guerre contre la Russie. Une plateforme de coordination a toutefois été mise en place pour régler les problèmes de goulets d’étranglement provoqués par l’afflux des céréales ukrainienne et faciliter leur transit par les « corridors de solidarité ».
Concrètement, la suspension des droits à l’importation, des contingents et des mesures de défense commerciale (« mesures commerciales autonomes ») applicables aux produits ukrainiens à l’importation dans l’UE « reste en vigueur pour une année supplémentaire », précise un communiqué de Bruxelles.
L’UE va ainsi supprimer progressivement, jusqu’au 15 septembre 2023, les mesures préventives exceptionnelles et temporaires adoptées le 2 mai 2023 concernant les importations de froment (blé), de maïs, de colza et de graines de tournesol en provenance d’Ukraine dans le cadre de la sauvegarde exceptionnelle du règlement sur les mesures commerciales autonomes. Le champ d’application de ces mesures a encore été réduit de 17 à 6 lignes tarifaires pour les 4 produits concernés.
Rappelons que ces mesures temporaires et ciblées avaient été adoptées en raison des goulets d’étranglement logistiques qu’avaient provoqué l’afflux de ces produits en Bulgarie, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie et en Slovaquie, et à la condition que les États membres ne maintiennent aucune mesure restrictive. « La suppression progressive permettra d’apporter des améliorations significatives aux corridors de solidarité et de relever les défis que pose, pour cette récolte, la sortie des céréales ukrainiennes du pays » justifie la Commission.
Ces mesures restent toutefois nécessaires pendant une « période limitée », explique cette dernière, le temps de régler ces problèmes de goulets d’étranglement et d’insuffisance des capacités de stokage de céréales avant la saison des récoltes dans les cinq pays cités.
C’est dans cet objectif, qu’une « plateforme conjointe de coordination » a été mise en place début juin, sous la supervision politique de Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne. Objectif : coordonner les efforts de la Commission, de la Bulgarie, de la Hongrie, de la Pologne, de la Roumanie et de la Slovaquie, ainsi que de l’Ukraine, afin d’améliorer les flux commerciaux entre l’Union et l’Ukraine, y compris le transit de produits agricoles le long des corridors dits de « solidarité ».
Une première réunion technique de lancement de cette plateforme de coordination a eu lieu le 2 juin. Si le transit de marchandises ukrainiennes est entravé par la lourdeur excessive des exigences dans un ou plusieurs des cinq États membres, « la Commission réexaminera si les conditions de fond pour l’imposition de ces mesures préventives restent réunies » précise le communiqué.