« Personne n’a intérêt à faire du gaz une arme politique », a répliqué la Commission européenne, vendredi 11 avril, face à la menace de Vladimir Poutine de couper le robinet du gaz transitant par l’Ukraine. Car si les Européens sont dépendants des livraisons de Gazprom, la Russie ne pourrait pas se passer de son meilleur client. « 70 % des livraisons de gaz russes sont destinées à l’UE », soulignait un porte-parole de la Commission à Bruxelles. Une manne financière qui contribue à plus de 50 % du budget fédéral de la Russie.
Si pour Moscou cette arme reste donc à double tranchant, elle représente néanmoins une menace permanente dont l’UE souhaiterait s’affranchir à l’avenir. La Commission européenne a donc été chargée de préparer un plan d’action qui devra être présenté en juin prochain aux 28 leaders européens.
Deux pistes seraient actuellement privilégiées. La première serait d’augmenter les achats auprès de fournisseurs alternatifs. Selon des projections, les États européens pourraient, dans le futur, acheter 20 milliards de m3 de plus à la Norvège et 7 milliards de plus à l’Algérie. Autre solution évoquée : accroître les achats de gaz naturel liquéfié (GNL). S’il reste très cher à l’heure actuelle, « la décision des États-Unis de mettre sur le marché d’énormes quantités de gaz de schiste devrait contribuer à faire baisser les prix du GNL et le mettre en concurrence directe avec le gaz russe », confie une source européenne.
La crise avec la Russie a aussi démontré l’urgence pour les Européens d’investir dans la réalisation de terminaux pourle GNL et de compléter les interconnexions transfrontalières.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles