Si les négociations de libre-échange de l’Union européenne (UE) avec le Canada piétinent, celles avec l’Inde ne semblent pas mieux engagées. Les dernières réunions techniques et politiques en mai dernier n’ont effectivement pas abouti à des résultats tangibles alors que les deux partenaires déclarent officiellement être proches d’un accord. Parmi les écueils figurent la question de l’octroi par l’UE à l’Inde du statut de pays protecteur des données, une exigence indienne essentielle pour l’expansion de son industrie des technologies de l’information. Or, si l’Inde a réformé sa loi sur les IT (information technologies) en ajoutant des dispositions sur la protection des données, les avancées sont encore jugées insuffisantes côté européen.
Concernant l’automobile, l’Inde refuse de réduire ses droits de douane en-deçà de 10%, tandis que l’UE veut une transition vers un droit zéro. Sur les vins et spiritueux, l’Inde aurait offert de réduire considérablement ses tarifs sur ces produits à 40%, au lieu de 150% actuellement. Mais c’est encore trop peu pour l’UE, qui voudrait réduire ces droits à 30 %. L’ouverture des marchés publics indiens constitue une autre pierre d’achoppement. Si ceux du gouvernement central sont aujourd’hui relativement ouverts, ceux des États de la fédération et des collectivités locales restent totalement fermés.
Dans un article consacré au dossier publié fin juin, le Times of India critiquait une liste d’exigences européennes «interminable », sept ans après le début des négociations. Citant des sources gouvernementales « proches du dossier », le quotidien indien évoquait aussi le ras-le-bol de New Dehli, refusant de concéder plus de réductions tarifaires sur l’automobile ou plus de flexibilité dans le secteur pharmaceutique et les marchés publics. De quoi rendre problématique la perspective d’un aboutissement à court terme…
K.L, à Bruxelles