En nommant cinq Français dans l’équipe des négociateurs de la Commission européenne, Karel De Gucht a-t-il
cherché à rassurer Paris? « Cela n’a rien à voir », commente-t-on au sein du cabinet du Commissaire au Commerce. « Nous représentons l’intérêt européen », confirme l’un des cinq Français de l’équipe : « les nationalités ne sont jamais prises en compte, on y pense même pas! ».
Nicole Briq, qui réclame le plus de transparence possible tout au long de ces négociations, ne devra donc pas compter sur eux pour veiller au respect des intérêts nationaux ou même pour remonter des informations classées confidentielles. « Ce n’est pas notre culture », confie cette même source, contrairement aux Britanniques, par exemple, qui restent avant tout loyaux à leur pays d’origine.
Les Britanniques remontent quasi systématiquement l’information
Les Représentations Permanentes (RP) auprès de l’UE du Royaume-Uni et de la France ne fonctionnent d’ailleurs pas du tout de la même façon. La première suit et encadre de près tous ses ressortissants, quelle que soit leur poste et l’institution communautaire dans laquelle ils travaillent. La seconde aurait plutôt tendance à les ignorer, au grand dam de certains qui estiment, une fois à Bruxelles, être délaissé par Paris.
Résultat? Si les Britanniques remontent quasi systématiquement l’information à leur gouvernement, par le biais de leur représentation permanente, les Français ne le font pas, « et on nous demande rien, aucune pression n’a jamais été exercée », avoue l’un d’entre-eux, en poste depuis plus de 20 ans à Bruxelles.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour prolonger
Lire dans la LC cette semaine : UE/Etats-Unis (1) : les Français de la « dream team » des négociateurs du TTIP