L’UE va-t-elle donner suite à l’enquête de la Commission sur le dumping avéré des deux firmes chinoises des télécoms, ZTE et Huawei ? Un document interne de l’exécutif européen conclut que les deux équipementiers ont commercialisé à des prix inférieurs de 35 % à ceux du marché des équipements pour réseaux mobiles, occasionnant un préjudice aux industriels européens. Ces prix cassés ont été rendus possibles par le soutien financier préférentiel du gouvernement chinois via ses banques d’État. Le résultat de cette enquête est actuellement examiné par les experts commerciaux des États membres qui doivent décider si la Commission doit engager ou non une action juridique risquée. Or, une plainte formelle pourrait, aux yeux des analystes, conduire à une vague de mesures de rétorsion du gouvernement chinois. Le commissaire Karel De Gucht a proposé en mai dernier que la Commission puisse porter plainte de sa propre initiative en lieu et place d’entreprises exposées au risque de représailles. Une initiative contre ZTE et Huawei en deviendrait le premier exemple, l’investigation conduite par la Commission n’étant pas le fait d’une plainte d’équipementiers européens réticents à se couper du marché chinois, où la demande est en pleine croissance.