C’est à Bruxelles que Bill English, Premier ministre néo-zélandais depuis le mois de décembre, a effectué son premier déplacement officiel à l’étranger. Objectif de cette tournée? « La promotion des opportunités commerciales néo-zélandaises, dont l’ouverture des négociations sur un accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne », précisait un communiqué officiel diffusé par son équipe.
A l’issue d’une réunion avec les présidents du Conseil et de la Commission – Donald Tusk, et Jean-Claude Juncker – le chef du gouvernement à Wellington a insisté sur la volonté de son pays de lancer « rapidement, dès cette année », les pourparlers officiels en vue de conclure un pacte commercial « global et équilibré ». Selon son ministre du Commerce, Todd McClay, les discussions pourraient ensuite durer trois ans. Un pronostic qu’il a établi après s’être entretenu avec les représentants de 21 pays membres de l’UE. Des échanges menés en parallèle à « d’intenses efforts de lobbying ici à Bruxelles », confiait au Moci un proche de Cecilia Malmström, la commissaire au Commerce.
Un signal positif, pour Bruxelles
Mais avant de pouvoir formellement lancer les négociations, les parties doivent d’abord s’accorder sur les différents volets et les limites du futur accord. Une phase exploratoire qui « avance vite », s’est félicité Bill English à Bruxelles, soulignant une « volonté » et un « engagement politique manifeste » autour de la table des négociations. Alors que le pacte commercial conclu récemment entre l’UE et le Canada (CETA / Comprehensive Economic and Trade Agreement) a pris quasiment une décennie, Wellington estime pouvoir aller beaucoup plus vite. « Nous sommes des amis, des alliés, nous nous connaissons bien. J’ai bon espoir de réduire les délais généralement requis pour clôturer ces discussions », déclarait le Premier ministre néo-zélandais.
Après les déboires pour ratifier le CETA, et les incertitudes qui pèsent sur le futur de la politique commerciale européenne, le lancement de nouveaux pourparlers de libre-échange est vu comme un signal positif à Bruxelles, « dans une période où les pressions protectionnistes ne cessent de croître en Europe et dans le monde » a commenté Donald Tusk. Même soutien en Allemagne où Angela Merkel s’est engagée à faire pression sur ses homologues pour conclure rapidement « un bon accord ».
Après Bruxelles et Berlin, Bill English s’est rendu à Londres où il a rencontré son homologue Theresa May. Wellington souhaiterait en effet négocier un accord de libre-échange bilatéral avec le Royaume-Uni une fois que le pays sera officiellement sorti de l’UE. Pour accélérer le processus, la Première ministre a proposé de lancer les discussions préparatoires avant cette échéance. Londres n’est en effet pas autorisé à négocier des accords avec des pays tiers tant que le divorce avec la famille européenne n’aura pas été prononcé.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles