A l’instar des négociations menées avec l’Inde*, les pourparlers UE-Mercosur sont dans une impasse. Initialement programmé à l’automne 2013, l’échange des offres sur l’accès aux marchés des biens et services, n’a toujours pas eu lieu ! « Il faut d’abord s’assurer que les niveaux d’ambitions sont équivalents. Des réunions ont lieu des deux côtés pour faire le point », a souligné récemment Cecilia Malmström.
Le Sommet UE/Celac (Communauté des États latino-américains et Caraïbes) qui réunira les dirigeant européens et latino-américains, en juin à Bruxelles, « n’offre aucune garantie de sortir de l’impasse », avertit, de son côté, un proche de la commissaire au Commerce. Car, sur le plan commercial, les relations entre l’UE et les deux principaux pays du bloc Mercosur, le Brésil et l’Argentine, n’ont pas connu de progrès significatifs.
De fait, dans le rapport 2015 sur « les obstacles aux échanges et à l’investissement mis en place par les principaux partenaires stratégiques de l’UE », la Commission européenne dénonce le protectionnisme toujours en vigueur au Brésil et en Argentine. « Les taxes discriminatoires et les subventions accordées aux producteurs nationaux au Brésil sont un problème majeur dans de nombreux secteurs », peut-on lire dans le document publié fin mars. Dans le domaine de l’investissement, certains secteurs comme les médias, l’aviation, le transport ou l’exploitation minière, seraient également soumis « à des limites en matière de participation étrangère ».
En Argentine, c’est notamment la « taxe de luxe » visant à réglementer l’importation de voitures, de bateaux, d’avions et de motos haut de gamme, qui est pointée du doigt. Autre entrave aux échanges : les restrictions « sévères » aux transferts de devises, de dividendes et de redevances d’origine étrangère. Une situation qui serait même en train de s’aggraver « en raison du manque croissant de réserves de devises étrangères », note le rapport. Enfin, l’exigence consistant à remplir une « déclaration d’importation préalable sous serment », est décrite dans le document comme la difficulté majeure imposée par Buenos Aires aux exportateurs européens.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles