C’est une première en vingt ans et certainement le premier signe d’un apaisement dans les relations transatlantiques. Mercredi 17 novembre, le Conseil européen a donné son accord pour l’adoption d’un « paquet tarifaire », accord prévoyant des concessions mutuelles entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis sur une liste restreinte de produits.
Conclu le 21 août dernier par l’ex-commissaire au Commerce, Phil Hogan, et son homologue américain Robert Lighthizer, ce mini-accord, évalué à un peu moins 200 millions d’euros par an, vise à réduire, pour une période de 5 ans, les droits de douane sur un éventail restreint de produits, dont le homard américain.
« Ce paquet tarifaire comporte des avantages pour les deux parties et réduit le coût des importations pendant la période critique de la pandémie Covid-19. Il est temps d’aller de l’avant, d’approfondir notre coopération transatlantique et de résoudre nos différends en suspens », s’est félicité Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Économie, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.
Homard contre verre, céramique, briquets jetables…
Le deal scellé l’été dernier prévoit la suppression des droits de douane de 8 à 12 % sur les importations de homards, congelés et vivants, au sein de l’UE. En contrepartie, les États-Unis réduiront de moitié les taxes sur les importations de certains articles en verre, de céramiques, des briquets jetables ou de plats préparés.
Les droits de douanes sur ces produits sont éliminés rétroactivement, au 1er août 2020, et ce pour une durée de cinq ans.
Le choix des homards n’est pas anodin. Donald Trump a en effet subi de fortes pressions du secteur pour parvenir à un accord sur l’élimination des droits de douanes. En particulier à la suite de la mise en œuvre du CETA, le pacte commercial UE / Canada, en septembre 2017, ce dernier étant également un grand exportateur de ces crustacés.
Le montant total couvert par l’opération s’élève à 168 millions d’euros, sur la base des échanges réalisés l’an passé, selon les estimations de Bruxelles. En 2019, l’UE a importé pour quelque 42 millions d’euros de homards américains et a exporté vers les États-Unis pour 126 millions d’euros des autres produits concernés.
Si les produits sélectionnés visent bien sûr à maximiser les avantages entre les deux blocs, les réductions tarifaires prévues s’appliqueront à tous les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) conformément aux règles en vigueur au sein de l’institution internationale basée à Genève.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles