Face à l’intense pression chinoise, relayée par l’Allemagne, les Etats membres vont-ils accepter ou rejeter le projet de la
Commission européenne d’imposer des droits antidumping aux panneaux solaires
chinois? Ou vont-ils sortir de leur chapeau une solution de quotas, d’ores et déjà discutée avec Washington ?
Si le 27 ont jusqu’à ce vendredi 30 mai pour soumettre leur réponse
formelle, des fuites dévoilaient dans la soirée du lundi 27 mai que dix huit États
membres, emmenés par l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Finlande,
ont émis un avis défavorable lors du dernier comité antidumping. Les Etats du
sud – Espagne, Portugal, Italie – auxquels s’ajoute la France, seraient quant à
eux favorables aux propositions de Karel De Gucht de relever les droits de
douane, dès le 6 juin prochain à 47 % en moyenne.
« Les pays qui
pratiquent le protectionnisme, la Chine en fait partie, doivent accepter la
réciprocité des règles», a déclaré Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif, devant la presse.
Autre son de cloche de l’autre côté du Rhin. En Allemagne, premier
partenaire de la Chine au sein de l’UE, le ton était bien plus conciliant.
Angela Merkel qui recevait en grandes pompes, le 26 mai, le Premier ministre chinois Li
Keqiang, a rappelé que son pays ferait tout son possible pour éviter une
aggravation du différend (voir la rubrique « Paroles d’acteurs » dans la Lettre confidentielle de cette semaine). Propos confirmés le jour suivant par son ministre de
l’Economie, Philipp Rösler : « De notre
point de vue, les mesures de sanction ne sont plus nécessaires et c’est pour
cela que l’Allemagne a dit ‘non’ aujourd’hui ».
Une rencontre informelle entre
le commissaire européen au Commerce et le vice-ministre du Commerce chinois Zhong Shan
s’est également tenue le 27 mai. « Le commissaire De Gucht a très
clairement signifié au vice-ministre qu’il était informé des pressions exercées
par la Chine sur un certain nombre d’Etats membres de l’UE », explique la
Commission dans un communiqué. L’exécutif européen reconnaît également –
comme nous l’avions annoncé dans la dernière LC – la volonté
« d’étudier la possibilité d’un règlement négocié en partenariat avec les
Etats-Unis si cela devait devenir nécessaire ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles