A l’occasion du sommet entre l’Union européenne (UE) et la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (UE-CELAC), qui s’est tenu à Bruxelles les 17 et 18 juillet, l’UE et le Chili ont signé un protocole d’accord pour un partenariat portant sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières.

S’inscrivant dans le cadre de la stratégie européenne Global Gateway et de la législation sur les matières premières critiques, ce partenariat a été signé par Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur et le ministre des Affaires étrangères chilien, Alberto van Klaveren Stork, en présence de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président du Chili, Gabriel Boric (notre photo).
Selon un communiqué de la Commission européenne, il vise à approfondir la coopération entre les deux partenaires dans le domaine des chaînes de valeur durables pour les matières premières nécessaires à la transition énergétique et numérique. Il vise également à développer une industrie compétitive et durable de la transformation des matières premières et à accroître la valeur ajoutée locale dans le secteur minier, en créant des emplois de qualité et une croissance économique durable et inclusive, dans l’intérêt mutuel des deux parties.
Cinq domaines de collaboration
Le nouveau partenariat s’articule autour de cinq domaines de collaboration :
– l’intégration des chaînes de valeur concernant les matières premières durables, y compris par le développement conjoint de projets, de nouveaux modèles d’entreprise, la promotion et la facilitation des liens commerciaux et d’investissement;
– la coopération en matière de recherche et d’innovation tout au long des chaînes de valeur des matières premières, y compris en ce qui concerne la connaissance des minerais et la réduction au minimum de l’empreinte environnementale et climatique;
– la coopération visant à tirer parti des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et à s’aligner sur les normes internationales;
– le déploiement d’infrastructures matérielles et non techniques pour le développement de projets, tout en réduisant au minimum leur incidence sur l’environnement et le climat;
– le renforcement des capacités, de l’enseignement et de la formation professionnels ainsi que le développement des compétences tout au long des chaînes de valeur des matières premières durables, conformément aux normes internationales du travail.
Après la signature de cet accord, les deux blocs doivent encore élaborer une feuille de route opérationnelle. Elle précisera notamment les actions concrètes de coopération qui seront menées par les parties prenantes au sein des États membres de l’UE et au Chili, avec le soutien du programme d’investissement «Global Gateway» de l’UE pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Diversifier et sécuriser les approvisionnements
Notons que ce partenariat n’est pas le premier du genre alors que l’UE cherche à diversifier et sécuriser ses approvisionnements en matières premières critiques depuis la crise sanitaire tout en s’inscrivant dans une démarche « développement durable ». La Commission a ainsi déjà noué, des partenariats stratégiques sur les matières premières avec le Canada (juin 2021), l’Ukraine (juillet 2021), le Kazakhstan, la Namibie (novembre 2022), et l’Argentine (juin 2023).
Ces partenariats permettent aux deux parties de faire progresser le commerce et les investissements dans des chaînes de valeur des matières premières « sûres, durables et résilientes, ce qui est essentiel pour réaliser la transition vers des économies numérisées et neutres pour le climat », précise le communiqué.
« Je salue ce partenariat important avec le Chili qui permettra d’approfondir notre coopération tout au long des chaînes de valeur des matières premières, commente Thierry Breton, cité par le communiqué. Le Chili est l’un des principaux producteurs de matières premières critiques essentielles, dont le cuivre et le lithium, qui sont indispensables aux transitions écologique et numérique de l’Europe et à la préservation de sa compétitivité mondiale. Ce partenariat soutiendra les industries européennes et chiliennes tout en mettant l’accent sur des pratiques durables et en apportant une valeur ajoutée aux économies locales. Cet accord reflète également l’ambition de l’Europe de diversifier et de sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques, et complète une série d’accords similaires conclus ces dernières années avec d’autres partenaires attachés aux mêmes principes ».