Après Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, les Trophées du Moci ont poursuivi leur tour de France pour faire étape en Provence-Alpes-Côte d’Azur, à l’occasion des Rencontres annuelles de la Team France export régionale.
Cinq entreprises ont reçu le 6 octobre au Palais de la Bourse à Marseille, un trophée pour leur performance et leurs perspectives à l’international lors d’un événement organisé par Le Moci en partenariat avec Bpifrance, la CFE, BNP Paribas et LCL avec le soutien de TotalEnergies, la Team France Export, la Région Sud, Business France et CCI International Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Aviaco, Horus Pharma, Iadys, DNA-Blast, Seawards ont été désignées lauréates parmi 3 finalistes par catégorie (ETI, Innovation, PME, Startup, Coup de cœur) après un pitch de leur dirigeant et un vote en direct du public présent.
Coup de cœur PME : Aviaco (Marignane, Bouches-du-Rhône)

Créée en 2014, ce petit poucet de l’aéronautique s’est développé sur un secteur original de l’économie circulaire : Aviaco achète des hélicoptères, les démonte et revend les pièces détachées où s’en sert pour assurer des services de maintenance. Un secteur extrêmement porteur à l’export puisque 80 % de son chiffre d’affaires de 6,2 millions d’euros (2024) a été réalisé à l’export, en hausse de 10 %.
Son fondateur et P-dg Nicolas Provera (au centre sur la photo) a veillé à ce que son entreprise réponde aux normes les plus élevées de qualité : les pièces détachées sont recertifiées et l’entreprise est certifiée B Corp. « Nous sommes les seuls en Europe à maîtriser le cycle complet » se félicite le dirigeant.
Startup : Seawards (Marseille, Bouches-du-Rhône)

Lorsqu’il évoque sa technologie unique de dessalement d’eau de mer grâce à un système de cryo-séparation (qui permet de geler l’eau et de la séparer de la matière salée), qui évite les rejets de saumures polluants dans les océans, on sent la passion qui habite Hubert Montcoudiol et sa conviction que cette technologie, qui recueille déjà des marques d’intérêt dans de nombreuses zones sujettes au stress hydrique (Afrique, Moyen-Orient, Amériques…) remportera un grand succès à l’international.
C’est que Seawards est la seule au monde à développer cette technologie industrielle pour dessaler respectant les écosystèmes marins, tout en étant compétitive en prix de production d’une eau très douce, plus douce que celle distribuée à Marseille selon lui. La promesse est belle, la startup est très courtisée pour aller développer sa technologie ailleurs. Mais Les dirigeants de Seawards ont choisi de rester en France. La première station prototype sera opérationnelle l’an prochain, sur le port de Marseille.
Autres finalistes : Ootentik, Otrera
ETI : Horus Pharma (Nice, Alpes maritimes)

Créée en 2003, ce laboratoire pharmaceutique indépendant et familial (deuxième génération aux manettes) prospère depuis sa création en 2003 sur la niche de l’ophtalmologie (104 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 16 % à l’international en 2024). Son portefeuille, qui a intégré de plus en plus de produits innovants brevetés au fil des années, compte aujourd’hui 70 références dont certaines pour traiter des affections de l’œil délaissées par les grands laboratoires généraliste (membranes amniotiques lyophilisées pour des indications chirurgicales précises ou implant intravitréen de corticoïde pour l’œdème maculaire diabétique).
Après un développement international plutôt opportuniste, Horus Pharma accélère depuis trois ans sous la houlette de son directeur général délégué et directeur international Nicolas Claret. Création de filiales, joint-ventures ciblées et accords de distribution soigneusement sélectionnés : le laboratoire est aujourd’hui solidement ancré en Europe, où il compte 9 filiales, tout en étendant sa distribution dans plus de 30 pays en Europe, Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient et une percée en Asie (Vietnam). « Notre objectif est de doubler de taille et de tripler le chiffre d’affaires à l’international d’ici 2028 » a déclaré Nicolas Claret à l’issue de son pitch.
Autres finalistes : CNIM Systèmes industriels, Groupe Ragni.
Innovation : Iadys (Roquefort-la-Bédoule, Bouches-du-Rhône)

Ses petits robots marins électriques armés de dispositifs innovants et modulables de ramassage et de capteurs traquent inlassablement toutes sortes de déchets flottants dans les ports et marinas ou des sites industriels. Ils collectent aussi des données qui permettent, grâce à un logiciel dédié, de suivre l’évolution de la santé d’un point d’eau. Créée en 2016 par Nicolas Carlési, son actuel P-dg, Iadys réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 1 millions d’euros, dont 97 % à l’international.
Alors que ports et industriels sont demandeurs, de façon croissante, de solutions innovantes pour dépolluer des points d’eau envahis de déchets solides, d’hydrocarbures ou de microplastiques, Iadys suit son cap. Après avoir vendu son premier robot en 2018, elle a effectué deux levées de fonds successives en 2021 et 2024. Tout en renforçant sa pénétration du marché en Europe et au Moyen-Orient, elle vient d’ouvrir une filiale à Houston, aux Etats-Unis, où elle compte opérer pour les grands producteurs d’hydrocarbures.
Autres finalistes : Enogia, Qista
PME : DNA-Blast (Nice, Alpes maritimes)

Pour expliquer ce que les jumeaux numériques 4D de DNA-Blast Group permettent d’éviter en matière de risques d’explosions dans les activités minières, Thierry Bernard n’a rien trouvé de mieux que de présenter au public des trophées une petite vidéo montrant l’effondrement d’un barrage au Brésil à la suite de dynamitages mal préparés du groupe minier brésilien Vale, dans trois mines. Les images de dévastation sont effrayantes. La catastrophe a entraîné le gel des activités de Vale pendant des années. Le recours aux solutions de jumeaux numériques de la PME niçoise a permis de mieux paramétrer ces opérations de dynamitage et de regagner la confiance des Brésiliens, permettant au bout de 4 ans de travail, la reprise des activités.
Créée en 2005, spécialiste des logiciels pour le secteur de l’extraction minière, un marché de niche mondial, DNA Blast réalise aujourd’hui 4,1 millions d’euros de CA, dont 85 % à l’international, en forte croissance (multiplié par 2,5 depuis 2023). A moyen terme, son fondateur et dirigeant veut étendre son empreinte au Brésil et dans l’industrie minière en Amérique, Australie et Afrique du Sud tout en cherchant à nouer des partenariats avec des acteurs de plus grandes envergures.
Autres finalistes : Caragum, Maîtrise technologique
Christine Gilguy