Le tour de France des palmarès régionaux du Moci s’est terminé lundi 8 décembre en Île-de-France, par une finale régionale organisée à l’occasion de la journée de clôture de « Faites de l’international », événement annuel de la CCI de Région francilienne et de la Team France Export régionale dédié aux entreprises franciliennes. Elle s’est tenue cette année dans l’amphithéâtre du Conseil régional, à Saint-Ouen.
L’événement, qui a attiré près de 500 personnes, a été organisé avec le concours des partenaires des Trophées du Moci, Factofrance, le Crédit Agricole, Bpifrance, Coface, Air France, Business France et la CCI Paris Île-de-France.
Douze entreprises finalistes avaient été pré-sélectionnées le 18 novembre par un jury composé des représentants des partenaires et du Moci, trois par catégorie : ETI, innovation, start-up et PME. Plus un traditionnel prix « coup de cœur» du jury. Leurs dirigeants ont captivé le public appelé à voter en direct lors d’une trépidante séance de « pitchs ».
Et voici les lauréats 2025.
Coup de cœur du jury : Tallano Technologies (Paris)

« Vieille start-up », comme la qualifie en souriant sa directrice commerciale Muriel Draillard-Babalao, Tallano Technologies est née en 2012 avec une idée : développer des solutions innovantes pour capter les poussières de freinage pour l’automobile et le ferroviaire. Sa technologie phare, TAMIC, capte, recycle et filtre à la source plus de 70 % des particules de freinage. Une innovation bénéficiant d’un portefeuille de 50 brevets en France et à l’étranger où cette société fabless réalise 38 % de son chiffre d’affaires.
Et elle ne compte pas en rester là. Essais en conditions réels sur des trains au Japon avec un partenaire local, discussions avec des acteurs du ferroviaire en Chine et à Singapour, lancement de programmes axés sur les poids lourds à Madrid et Londres, projets de mise en conformité des flottes urbaines en Europe… Tallano a pour ambition de passer à la vitesse supérieure. La directrice commerciale en est persuadée : « On ne réussira pas notre scaling à l’horizon 2027-2030 sans l’international et on ne se développera pas hors Europe dans le soutien de partenaires comme Business France, l’agence de l’innovation ou les pôles de compétitivité ».
ETI : Prova (Seine-Saint-Denis)

« On exporte comme on respire et on respire la vanille », résume Muriel Acat-Vergnet, présidente de cette entreprise familiale dont elle représente la troisième génération. Spécialiste BtoB des arômes bruns qui regroupent la vanille donc, le cacao, le café, le caramel et les fruits à coque, Prova est présent sur plus de 70 marchés et réalise les trois quarts de son chiffre d’affaires hors des frontières hexagonales. L’ETI installée à Montreuil a ouvert une dizaine de filiales, dont la dernière en date en Chine.
« Nous venons d’ouvrir une usine à Bangkok et allons en ouvrir une aux Etats-Unis, une décision que nous avons prise avant la hausse des droits de douane », précise la dirigeante. Pour autant, l’entreprise tient à conserver le cœur de son appareil de production en France. Ses succès à l’international lui ont d’ailleurs permis de créer un second site de production en France, à Montrichard (Centre Val-de-Loire) qui doit progressivement accueillir les activités d’extraction et de mélange d’arômes pour l’industrie agroalimentaire. « L’international est primordial, mais nous tenons à conserver en France ces deux sites qui fournissent nos usines à l’étranger. »
Autres finalistes : Ingérop, Mineral Expertise.
Innovation : SBG Systems (Yvelines)

Fait rare en ces temps de disette économique, Thibault Bonnevie voit l’avenir en rose : « On vise le doublement du chiffre d’affaires l’an prochain ». Il faut dire que le « sujet » de SBG Systems a (hélas) le vent en poupe : les drones, civils ou militaires. Plus précisément, cette entreprise de 105 personnes, qui réalise 87 % de son chiffre d’affaires à l’export, a développé des « bases inertielles », à savoir des capteurs de navigation de haute précision permettant aux véhicules autonomes de connaître leur position sans GPS. Une innovation qui tombe à point, alors que les signaux GPS sont actuellement très perturbés (en Ukraine, mais pas que).
SBG Systems est aujourd’hui active dans huit pays en direct (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allempagne, Pologne, Inde, Singapour, Japon et Australie) ainsi que dans 42 autres pays grâce à un réseau de partenaires. L’entreprise a récemment déployé une équipe en Pologne pour se rapprocher des acteurs ukrainiens du secteur et compte également poursuivre sa diversification géographique en Asie (avec un focus sur l’Inde et la Chine) et explorer les marchés d’Europe du Sud.
Autres finalistes : Numeryx Technologies, Wiremind
Start-up : Leakmited (Yvelines)

Quatre ans après sa création, cette deep tech réalise 35 % de son chiffre d’affaires à l’international et a enregistré une hausse de 70 % de son chiffre d’affaires total entre 2023 et 2024. Son credo ? Les fuites d’eau. En 2021, la jeune pousse spécialisée dans l’IA a déployé Sprint, une solution combinant logiciels et des jumeaux numériques pour localiser, prédire et prévenir les fuites d’eau grâce aux données et au machine learning.
« Notre mission est d’accompagner les territoires pour préserver une ressource qui n’est pas inépuisable, explique sa directrice du marketing, Claire Guillou. Nous réduisons en moyenne les pertes de 35 % et jusqu’à 90 %. » Italie, Portugal, Royaume-Uni, Bulgarie, Espagne, Brésil, Pérou… Projets pilotes, premiers contrats ou accords de distribution : le produit est validé par le marché européen et se déploie en Amérique latine. Prochaine étape ? Devenir un acteur de référence en Europe et structurer un réseau de vendeurs salariés.
Autres finalistes : LegOmnia, Naulum Solutions
PME : Aerophile (Paris)

Le ballon-vasque des JO de Paris ? L’attraction phare de cet événement sportif est l’œuvre d’Aerophile qui conçoit et fabrique des ballons captifs à l’hélium. Créée en 1993, cette petite PME de 14 personnes a vendu plus de 120 ballons dans plus de 40 pays. De plus, elle exploite sept sites dans le monde notamment au Disney World d’Orlando et au zoo de San Diego, aux Etats-Unis, mais aussi au Cambodge. Et le succès ne faiblit pas : depuis 2024, elle a installé des ballons à Séoul, sur le site des chutes du Niagara et dans les villes japonaises d’Okinawa et Sakai.
L’international représente aujourd’hui les trois quarts du chiffre d’affaires de la société et le ballon-vasque des JO a donné une visibilité sans précédent à l’entreprise qui ambitionne de se développer à moyen terme en Amérique latine, en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Malgré tout ces projets à mille lieues de la capitale française, son président, Jérôme Giacomoni, a tenu à rappeler que « c’est à Paris, porte de la Muette, que fut inventé le ballon captif et pas aux Etats-Unis ! ».
Autres finalistes : RHD, RMC Marc Guittard
Sophie Creusillet
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