L’organisation représentative des chargeurs, l’AUTF, a rendu publique le 19 juin, en marge de sa soirée annuelle, une déclaration d’ambition commune avec les Grands ports maritimes de Haropa, Dunkerque et Marseille pour travailler à augmenter l’attractivité des hubs portuaires français. Elle est une concrétisation d’une feuille de route plus large proposée aux visant à améliorer la performance du passage portuaire en France. Revue de détail.
Treize ans après la grande réforme des années 2008-2012, qui avait permis le transfert des activités de manutention au secteur privé et la rénovation de la gouvernance des Grands ports maritimes (GPM), entre 30 et 40 % du fret français continue à leur échapper tandis que les connexions multimodales restent encore insuffisantes – 90 % du près et post acheminement par la route- au regard des défis que posent la concurrence internationale et les engagements en termes de réduction des émissions de CO2.
En outre, les ports redoublent de dynamisme pour attirer les producteurs d’énergie renouvelable alors que le foncier disponible se fait rare. « Nous, nous voudrions qu’ils n’oublient pas que la fonction d’un port, c’est d’abord d’assurer la fluidité des activités d’import/export » glisse Denis Choumert, ancien président et vice-président de l’Association des utilisateurs de fret (AUTF). D’autant que les chargeurs sont eux même confrontés à de nouveaux défis comme la concurrence internationale ou les exigences de décarbonation de leur supply chain.
D’où cette initiative de l’AUTF visant à appeler à une « mobilisation conjointe » des chargeurs et des GPM afin de définir les moyens d’améliorer la performance de ces hubs logistiques clés pour le commerce international de la France. Cet engagement de l’AUTF a été réitéré avec force par Mourad Bensadik, président de l’AUTF, le 19 juin, en présence des représentants des GPM Haropa Port, Marseille Fos, et Dunkerque, respectivement Benoit Rochet (président du directoire), Amal Louis (directrice du Développement) et Isabelle Devinne (chargée de Promotion).
Une feuille de route et des priorités thématiques
La première étape a été, pour l’AUTF, de proposer aux autorités des ports concernés une « feuille de route ». Conçue pour être mise en œuvre sur six mois, soit d’ici le printemps 2026, elle comprend des propositions de sujets pour une réflexion commune, laquelle sera suivie, dans une seconde étape, de la définition des axes prioritaires et des objectifs, et enfin d’un choix d’actions concrètes ainsi que d’indicateur de suivi à mettre en place.
Les sujets de réflexion proposés sont au nombre de trois :
– « La performance économique du passage portuaire » dont l’objectif est d’identifier les facteurs intervenants sur la qualité et le coût du passage portuaire et de les mesurer pour les améliorer ;
– Le « développement de corridors logistiques verts » afin de valoriser la performance économique des grandes dessertes des ports et en faire un atout ;
– « L’intégration de l’ensemble des systèmes digitaux des acteurs ».
Afin d’organiser cette réflexion commune, l’AUTF a proposé à chacun des trois GPM de travailler en commun sur une de ces trois thématiques. Dunkerque pilotera les travaux sur la performance économique du passage portuaire, Marseille coordonnera ceyx sur les « corridors logistiques vert et enfin Haropa Port supervisera le groupe de travail sur l’intégration des systèmes digitaux.
Des déclarations d’ambition commune ont donc être officialisées le 19 juin avec les autorités de chaque GPM pour lancer concrètement ces groupes de travail.
C.G