Un nouveau dossier empoisonne depuis peu les relations déjà tendues entre l’Union européenne (UE) et la Russie à propos des projets d’accords de libre échange de Bruxelles dans le cadre du partenariat oriental. Et cette fois ce ne sont plus seulement les ex-républiques soviétiques qui sont au centre de la querelle mais également les prix du gaz pratiqués par le géant Gazprom.
La semaine passée, le Commissaire en charge de la concurrence, Joaquin Almunia, a en effet confirmé que la Commission lançait une procédure judiciaire contre l’entreprise russe, accusée de fixer des charges particulièrement élevées à plusieurs pays voisins, membres de l’UE. A l’origine de la plainte, déposée en 2011: la Lituanie qui fait état de prix du gaz 35 % plus élevés que ceux fixés à l’Allemagne.
La Lituanie cible de la guéguerre économique de Moscou
Déjà pointée du doigt par Moscou pour son rôle actif dans la promotion du rapprochement entre l’UE et les pays du partenariat oriental, Vilnius est désormais la cible de la guéguerre économique menée par les Russes. Après avoir bloqué plus de 20 jours des camions lituaniens à leurs frontières, les Russes s’en prennent aujourd’hui aux produits laitiers de Lituanie. Invoquant des inquiétudes sanitaires, leur importation a été suspendue, lundi 7 octobre, par
Rospotrebnadzor, l’agence de protection des consommateurs, souvent considérée comme un instrument du gouvernement au service des priorités géopolitiques de Moscou.
Une fois encore, la Commission à Bruxelles s’est posée comme arbitre, pressant les deux parties de trouver une solution négociée. Refusant de commenter les différends politiques à l’origine de la dispute commerciale, ses responsables ont réitéré leur confiance dans les produits lituaniens rappelant que l’UE était dotée d’un des systèmes les plus stricts en
matière de sécurité alimentaire.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles