En 2010, la production de l´industrie chimique en France a connu une hausse de 10,8 % en volume par rapport à 2009, après une chute de 9,4 % l´année précédente. Le chiffre d´affaires a progressé de 14 % pour s´établir à 77,1 milliards d´euros en 2010, tiré par l´augmentation de 5 % des prix de vente due à la hausse des cours du pétrole, a annoncé Olivier Homolle, président de l´Union des industries chimiques (UIC), à l´occasion d´une conférence de presse le 22 mars à Paris.
L´industrie chimique en France a maintenu son rang de 5e producteur mondial et 2e en Europe pendant la crise. Profitant de la reprise du commerce mondial et, surtout, des échanges intra-communautaires, les exportations et les importations françaises ont progressé de 13 % en volume. L´Union européenne est le premier partenaire du secteur, représentant 66 % des échanges de l´industrie chimique. Le deuxième partenaire commercial de la France est l´Asie, avec 8,2 % des échanges de produits chimiques, suivie des Etats-Unis (7,8 % des flux).
Pourtant, selon les données de l´UIC, la part de la France dans les exportations européennes de l´industrie chimique a régulièrement baissé depuis 1999. Elle demeure le deuxième pays européen en termes d´exportations extra-UE, avec 12 % en 2009, suivie du Royaume-Uni (10,8 %), de l´Italie (10,4 %) et de la Belgique (6,6 %). La première place revient à l´Allemagne, qui joue un rôle prépondérant avec ses 27,5 % des exportations européennes.
La chimie est le premier secteur exportateur français, et le 4e excédent commercial de l´industrie. Le solde commercial se chiffre à + 5 milliards d´euros pour 2010. Les exportations n’ont contribué, toutefois qu’à hauteur de 20 % à la croissance du secteur. Celle-ci a en effet été tirée par le marché intérieur à 80 %, soutenu par les plans de relance dans l´industrie et la consommation des ménages.
Néanmoins, en dépit de ce rebond, la reprise reste encore insuffisante dans certains secteurs : hormis les savons, parfums et produits d´entretien qui tiennent la première place, les secteurs amonts de la chimie n´ont pas retrouvé leurs niveaux de 2007. En deuxième place du classement, la chimie minérale a connu une hausse de 11,5 % en 2010 grâce à la demande en engrais et à l´amélioration du secteur de la construction (gaz industriels). Les spécialités chimiques (+5,3 %) ont profité d´une demande intérieure plus forte et d´un export élevé, notamment grâce au redressement de l´industrie automobile. La chimie organique (pétrochimie, pharmacie) s´est elle essoufflée avec une maigre hausse de volume de 2,7 %, à cause des mouvements sociaux dans les raffineries et les ports.
Pour 2011 l´UIC table sur une croissance de 3 %, notamment portée par les savons, parfums et produits d´entretien. Selon les termes du président de l´UIC, « il n´y a pas d´industrie forte sans une chimie forte ». Il aspire d´ailleurs à soutenir les PME/ETI pour les aider à se développer à l´international et à intégrer la réglementation européenne telle Reach. L´UIC, par ses actions au sein du Comité stratégique de filière « Chimie et matériaux » mis en place par les Etats généraux de l´industrie, veut être un acteur majeur dans la relance de la politique industrielle française.
Alix Cauchoix