L´ensemble des activités économiques liées aux déchets, de la collecte au recyclage, représente 300 milliards d´euros selon le Panorama mondial des déchets 2009. Même si, comme le souligne Philippe Chalmin, coauteur de cette étude, « avec le secteur des déchets on entre dans le monde du flou statistique ».
Seul le quart de la production mondiale et le tiers de la collecte étant valorisés, le potentiel de développement est loin d´être négligeable. Autre facteur : la montée en puissance des contraintes environnementales. Pour Denis Gasquet, directeur général de Veolia Propreté, « avec cette crise c´est la première fois que l´environnement ne fait pas partie du problème mais de la solution ». Confer la place faite à l´économie verte dans différents plans de relance en Europe, au Japon et aux Etats-Unis.
Qu´il s´agisse de déchets municipaux, industriels ou dangereux, ce marché change rapidement. Par exemple, certains centres urbains chinois produisent désormais autant de déchets électroniques que leurs équivalents états-uniens. En outre, le traitement des déchets met en pratique des « philosophies » fort différentes, très souvent liées à des contraintes géographiques. Ainsi le Japon incinère 74 % de ses déchets. Une pratique peu respectueuse de l´environnement ? « Le Japon n´a tout simplement pas la place de les enfouir », répond Denis Gasquet.
De plus ce secteur dépend beaucoup de la volonté politique de chaque pays. Ainsi Veolia Propreté, très présent à l´international dans ce secteur, croit beaucoup au marché britannique en raison des récentes modifications de sa législation : « La Grande Bretagne avait un retard considérable il y a encore trois ans ; aujourd´hui elle dispose d´une politique très favorable au recyclage et à l´incinération grâce à un système de quotas et à la mise en place de la taxe à l´enfouissement la plus élevée au monde : 70 euros la tonne ! »
Sophie Creusillet