Emblème luxueux de la gastronomie française, le foie gras a pâti de la crise économique l´année dernière. Sur le marché français, qui assure 75 % de la production mondiale, l´offre (foie gras cru) de 23 048 tonnes est très légèrement inférieure à celle de 2008 (23 863 tonnes), selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Sur ces 23 048 tonnes, 18 820 tonnes étaient issues de la production française, tandis que 4 228 tonnes étaient importées, principalement de Bulgarie (57.7 %) et de Hongrie (35,1 %).
C´est à l´export que la crise s´est fait le plus sentir. Globalement, en cumulant les foies gras crus et les préparations contenant au moins 75 % de foie gras, les ventes mondiales ont chuté de 10,5 % en 2009. Elles sont passées de 4 792 tonnes en 2008 à 4 285 tonnes l´année dernière. Le Cifog précise cependant que le solde commercial des échanges de foie gras (cru et transformé) a dégagé en 2009 un excédent de 36 millions d´euros.
Sans grande surprise, les ventes en tonnage (cru et transformé) ont baissé sur le premier marché à l´export que constitue l´Espagne de – 13,1 % (2009 : 1 654 tonnes). Elles ont aussi baissé au Royaume-Uni (- 14 % – 195 tonnes), en Allemagne (- 22 % – 138 tonnes), au Japon (- 35% – 302 tonnes), à Singapour (- 11,3 % – 47 tonnes), aux Pays-Bas (- 19,3 % – 46 tonnes), et aux Emirats Arabes Unis (- 30,4 % – 32 tonnes).
En revanche, les exportations sont quasiment restées stables en Suisse (413 tonnes) et en Italie (84 tonnes). Trois pays se distinguent par une augmentation de leurs importations de foie gras français en 2009: la Belgique (+ 10,8 % – 628 tonnes), le Danemark (+ 32,3 % – 86 tonnes), et Hong Kong (+ 32,5 % – 106 tonnes). Une embellie économique dans les cinq premiers marchés (Espagne, Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Allemagne), qui représentent 70 % des ventes, bénéficiera certainement au foie gras Made in France.
Jean-François Tournoud