La demande mondiale de gaz, terne en 2009, est repartie à la hausse en 2010, constate le rapport annuel de l´association Cedigaz, une émanation de l´Institut Français du Pétrole (IFP) regroupant 140 membres (entreprises, banques, consultants…) issus d´une quarantaine de pays. Petit tour d´horizon des réserves et de la production mondiales.
Suite à la crise économique mondiale, la demande de gaz a fléchi de 2,8 % en 2009. Cette année-là, les principaux importateurs (par pipeline et/ou sous forme liquéfiée) ont été les Etats-Unis (11,6 % des importations totales), l´Allemagne (9,8 %), le Japon (9,4 %), l´Italie (7,6 %), la France (5,4 %), l´Ukraine (4,9%), l´Espagne (3,9%), et la Corée du Sud (3,7 %). La demande est cependant repartie à la hausse en 2010/ Cedigaz a constaté une hausse de 6,5 % sur les huit premiers mois de l´année et estime la hausse pour l´ensemble de l´année à 4 % par rapport à 2009.
Les principales réserves mondiales de gaz sont situées dans trois pays : la Russie (24,3 %), l´Iran (15,6 %), et le Qatar (13,4 %). En quantité bien moindre, il y en a aussi en Arabie Saoudite (4,2 %), aux Etats-Unis (4,1 %), à Abou Dhabi (3 %), au Nigeria (2,8 %), et au Venezuela (2,8 %). Au total, les réserves de gaz sont majoritairement concentrées dans les pays de l´OPEP (49,5 %, dont 39,8 % au Moyen-Orient) et dans la Communauté des Etats Indépendants (essentiellement la Russie, 31,9 %). A noter que la part de l´OPEP n´a cessé de croître au cours des années passées.
Les réserves ne reflètent pas la production puisque les plus gros producteurs ont été en 2009 les Etats-Unis (19,8 %), la Russie (18,3 %), le Canada (5,3 %), l´Iran (4,4 %), la Norvège (3,5 %), et le Qatar (3 %). Au niveau des exportations (par pipeline et sous forme liquéfié), les principaux pays fournisseurs ont été en 2009 la Russie (22,9 %), la Norvège (10,9 %), le Canada (10,1 %), le Qatar (7,5 %), et l´Algérie (5,8 %). En 2011, le Qatar deviendra le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié, avec notamment une nouvelle demande chinoise.
Si la Norvège n´a plus que 26,4 ans de production, la Russie produira du gaz pendant encore 79,3 ans, l´Iran pendant 176,7 ans, le Turkménistan pendant 233,6 ans et le Qatar pendant 256,5 ans. Un élément de réflexion pour GDF Suez sur les choix stratégiques à venir, sachant que la production norvégienne atteindra un pic entre 2016 et 2020 avant d´amorcer un déclin. Selon la sous-direction des statistiques de l´énergie du ministère de l´industrie, en 2010 la France a importé son gaz principalement de Norvège (33%), de Russie (18%), des Pays-Bas (17%), et d´Algérie (16%).
Jean-François Tournoud