L´embellie des prix du pétrole a profité en 2010 à tous les acteurs français actifs totalement ou partiellement dans le parapétrolier. A commencer par le français Technip. Certes, en terme de chiffre d´affaires, 2010 (6,081 milliards d´euros) a été moins profitable que 2009 (6,465 milliards d´euros). Mais le carnet de commandes 2010 (9,228 milliards d´euros) sera plus fourni que celui de 2009 (8,018 milliards d´euros). En 2010, celui-ci s´est réparti entre le raffinage de pétrole lourd (34%), l´activité en mer peu profonde (25%), celle en eaux profondes (21%), le gaz-GNL (11%), et la pétrochimie (7%). Les zones géographiques actives sont le Moyen-Orient (32%), en raison de fins de contrats au Qatar, les Amériques (24%), l´Europe-Russie-Asie Centrale (18%), l´Afrique (18%), et l´Asie-Pacifique (8%).
Le français CGGVeritas, numéro un mondial en services et équipements géophysiques, a enregistré en 2010 un chiffre d´affaires de 2,9 milliards de dollars, en baisse de 7% par rapport à 2009. Celle-ci s´explique par la marée noire dans le Golfe du Mexique et une surcapacité dans le secteur marine. D´ailleurs, si la filiale Sercel (équipements – 32,42% du chiffre d´affaires) a connu une croissance de 17% (en dollars), la branche «Services» (67,54% du chiffre d´affaires) a chuté de 12% (en dollars). Pour le groupe, l´exploration-production devrait bien se porter cette année avec «un marché des équipements en hausse de 5% à 10%, et un marché des services qui devrait augmenter en volume de 15% à 20%, ce qui permettra d´absorber progressivement la surcapacité marine à partir du deuxième semestre».
De son côté, le franco-américain Schlumberger, qui a avalé le français Géoservices il y a un an, a vu son chiffre d´affaires progresser de 20,90% l´année dernière. Il conforte ainsi sa place de plus grand fournisseur mondial de services dans le secteur pétrole-gaz. Le chiffre d´affaires 2010 (27,447 milliards de dollars) provient des services sur les champs pétroliers (80,44%), le reste provenant de ses filiales WesternGeco (7,24%) ; M-I Swaco (5,71%), Smith Oilfield (3,46), et de la distribution (2,81%).
Compte tenu de l´embellie du secteur, certaines entreprises veulent se recentrer sur l´offshore pétrolier. C´est le cas du groupe Bourbon, dont 54,5% du chiffre d´affaires 2010 (849,9 millions d´euros) proviennent déjà de l´offshore. Dans le cadre d´un plan 2011-2015, Bourbon investira 2 milliards de dollars pour construire 80 navires de ravitaillement et 64 navires de transport de personnes pour arriver en 2015 à 600 navires dédiés aux services logistiques à l´offshore. Quant au fabricant français de tubes Vallourec, il a tiré un peu plus de la moitié de son chiffre d´affaires 2010 (4,491 milliards d´euros) du pétrole-gaz. Pour cette année, le groupe escompte dans l´énergie «une baisse du chiffre d´affaires au premier semestre qui sera compensée par une forte croissance au cours du deuxième semestre».
Jean-François Tournoud