Favoriser l´investissement direct étranger (IDE) pour améliorer l´efficience et la structure industrielle de l´économie : c´est l´une des recommandations adressées à la Slovénie par l´Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans sa dernière étude économique sur le pays, parue le 18 février.
Cette petite République ex-yougoslave d´un peu plus de 2 millions d´habitants, membre de l´Union européenne depuis 2004 et de l´OCDE depuis 2010, a en effet été frappée de plein fouet par la crise mondiale. Après plusieurs années de croissance soutenue, son PIB s´est contracté de près de 8 % en 2009, ce qui constitue l´une des plus fortes baisses parmi les pays de l´OCDE. A l’origine de cette faiblesse, une forte dépendance de la croissance du crédit et de la construction, ainsi que des exportations trop tributaires de produits sensibles aux variations conjoncturelles, note l´étude.
Depuis, la croissance slovène se rétablit progressivement (1,2 % en 2010, d´après les derniers chiffres de l´institut slovène des statistiques). Mais « la Slovénie étant une petite économie ouverte au sein de la zone euro, il lui faut sans tarder rééquilibrer son économie et rétablir sa compétitivité », estime l´OCDE. Pour ce faire, l´une des solutions prônées par l´OCDE est de rendre l´environnement plus propice à l´investissement étranger. Pendant les deux dernières décennies, le stock des IDE en Slovénie s´est accru plus lentement que dans les autres pays d´Europe centrale et orientale.
Si Ljubljana a amélioré ses politiques d´encouragement de l´IDE en ouvrant la privatisation des actifs publics à des investisseurs stratégiques, en améliorant les incitations en faveur des investisseurs étrangers et en offrant aux entreprises un régime fiscal compétitif, plusieurs aspects restent à améliorer, indique le rapport. Parmi eux, notamment, la législation du travail, jugée trop protectrice. L´OCDE préconise notamment d’abaisser le niveau du salaire minimum par rapport au salaire médian.
Autres mesures suggérées par l’OCDE : axer les politiques d´innovation vers un dispositif régi par la demande ou encore rationaliser les participations de l´Etat, qui continue de contrôler de nombreuses entreprises du secteur marchand. En outre, l´OCDE insiste sur la nécessité pour la Slovénie d’assainir durablement ses finances publiques, de favoriser l’innovation, d’améliorer l’efficience de l´enseignement supérieur, et de poursuivre la réforme des retraites.
Ce rapport a suscité des réactions diverses au sein du pays. Si la Chambre de commerce et d´industrie slovène (GZS) l´a accueilli favorablement, la plus grande fédération syndicale du pays, ZSSS, l’a critiqué en estimant que certaines recommandations signifieraient une restriction des droits sociaux.
Natasa Laporte