Dans les dix prochaines années, l´Algérie veut multiplier par dix ses exportations agroalimentaires. « La nouvelle politique de renouveau agricole et rural à l´horizon 2025 vise à accroître la sécurité alimentaire et à réduire la facture des importations », explique Laurent Damasse, conseiller Export à la Mission économique – Ubifrance à Alger.
Lors des premières Assises nationales des industries agroalimentaires, le 21 mars dernier, le directeur général de l´Agence nationale de promotion des exportations (Algex), Mohamed Benini, indiquait que les exportations avaient à peine atteint 100 millions de dollars en 2009, alors que les achats à l´étranger s´étaient élevés à 5,8 milliards.
La dépendance alimentaire de l´Algérie est forte pour certains produits : 57 % pour le lait, 70 % pour les céréales, 95 % pour l´huile, 100 % pour le sucre. Grand consommateur de pain, l´Algérien consomme plus de 200 kilos de blé par an, soit le double du Français. Il apprécie particulièrement la qualité du blé français. C´est ainsi qu´en 2009 l´Algérie a importé de l´Hexagone pour plus de 1,1 milliard de dollars de blé, équivalent à 3,25 millions de tonnes. Grâce au marché du blé, dont elle détient ainsi une part de 45 %, la France est restée globalement le premier fournisseur, avec 15,7 % du marché des biens alimentaires algérien.
« Dans le secteur laitier, expliquait Laurent Damasse, lors des Rencontres agroalimentaires, organisées le 3 mars par Ubifrance, la France a perdu du terrain, en raison notamment de la concurrence néozélandaise. Sa part de marché est ainsi tombée de 20 % en 2008 à 15 % un an plus tard ».
L´an passé, l´association d´industriels Bretagne International, soutenue par le Conseil régional, s´est associée au ministère algérien de l´Agriculture pour aider des exploitations familiales à produire du lait. Il s´agit aussi d´améliorer la collecte et des industriels se dont déjà engagés dans cette voie, comme Danone, qui a lancé aussi en 2009 le premier yaourt au lait cru.
François Pargny