Au moment même où le chef du Kremlin, Vladimir Medvedev, est engagé dans une lutte contre la corruption et une réforme du droit pénal des affaires, le Service économique régional (SER) à Moscou publie, dans sa lettre Cap Russie, une intéressante synthèse sur la sortie de crise de la Russie et l´ouverture extérieure du pays, notamment par rapport aux autres Bric : Brésil, Inde et Chine.
Dans l´éditorial de la lettre, Christian Gianella, adjoint au chef du SER, note que, « depuis la crise, les barrières douanières, notamment dans l´automobile et l´agriculture, tarifaires ou non, ont été relevées ». Cette « approche, assumée, indique-t-il encore, n´est pas à même de renforcer la compétitivité de l´économie russe », alors même que « la crise a révélé au grand jour les principales faiblesses » de l´ex-URSS, comme le « manque de compétitivité du secteur manufacturier ou agricole » ou encore « l´insuffisance des investissements étrangers comme russes ». Mais, ajoute-t-il, cette approche « a au moins le mérite d´être cohérente avec la stratégie d´attraction des implantations en Russie ».
Plus intéressée par la réalisation d´une Union douanière avec la Biélorussie et le Kazakhstan, la Russie n´est pas pressée d’adhérer à l´Organisation mondiale du commerce (OMC). En matière d´investissements directs étrangers (IDE), son stock, de l´ordre de 214 milliards de dollars, représentait 13 % de son produit intérieur brut (PIB), d´après la Cnuced. En part de PIB, c´est mieux que l´Inde (9,9 %), mais moins bien que le Brésil (18,3 %) et la Chine avec Hong Kong (27,5 %).
« La volonté de moderniser l´économie russe supposerait un recours bien plus large aux IDE », estime le SER. Une politique plus ouverte permettrait alors « de rattraper plus vite le retard technologique de la Russie, en particulier dans l´industrie, de dynamiser l´investissement privé et de diversifier la base d´exportations du pays ».
François Pargny