Croissance économique et consommation intérieure font bon ménage outre-Rhin, si l´on en croit le rapport de la mi-novembre du Conseil d´experts de l´évolution économique, chargé de conseiller le gouvernement allemand sur la conduite de la politique économique.
Dans leur rapport, intitulé « Des chances de croissance stable » (439 pages), les cinq « sages » du Conseil affichent leur optimisme. La croissance de l´activité outre-Rhin augmenterait, selon eux, de 3,7 % cette année et de 2,2 % en 2011, alors même que les cinq principaux instituts économiques d´Allemagne (IFO, IFW, IWH, KOF et RWI) prévoyaient un mois plus tôt des taux légèrement inférieurs, respectivement de 3,5 % et 2 %, d´après le quotidien Le Monde du 16 octobre.
Les sages observent que « le chômage allemand a atteint son niveau le plus bas depuis 18 ans en octobre, témoignant à son tour d´une reprise soutenue de la première économie européenne, nourrie de façon croissante par la demande intérieure », rapporte une dépêche Reuters du 9 novembre.
Non seulement pendant la crise, la consommation s´est bien tenue grâce à la subvention du chômage partiel par l´Etat fédéral, mais l´Allemagne récolte « depuis 2005 les fruits de l´accroissement de la flexibilité de son marché du travail, avec la mise en place des différentes réformes Hartz à partir de 2003 », constate Laurence Chieze Devivier, stratégiste chez Axa IM. Dans un article, intitulé « le réveil du consommateur allemand », publié par le site globalix.fr, cette analyste note que « la part des salaires a fortement progressé, avec la grave récession de 2009 et la baisse des profits qui en a résulté ».
Enfin, si « les profits ont retrouvé leur tendance haussière, depuis le redémarrage de l´économie au deuxième trimestre 2009 », la baisse du chômage et la restauration des marges ont « autorisé un partage de la valeur ajoutée davantage en faveur des salaires », selon Laurence Chieze Devivier, qui table ainsi sur une croissance de la consommation privée « de l´ordre de 1,5 % l´année prochaine ». Une bonne nouvelle, conclut-elle, en particulier pour ses plus proches voisins, les Pays-Bas, la France et l´Italie, qui enregistrent une part notable de leurs exportations en Allemagne, respectivement de 30 %, 13 % et 10 %.
François Pargny