« Le climat des affaires accuse du retard par rapport aux principaux partenaires commerciaux », affirme le Fonds monétaire international (FMI) dans sa dernière note d´information sur l´Algérie, en date du 23 février. Et le FMI de presser Alger « d´accélérer les réformes structurelles pour diversifier l´économie et permettre l´émergence d´un secteur privé compétitif et orienté vers l´extérieur ».
Selon l´institution internationale, « la baisse de la demande mondiale d´hydrocarbures a mis en avant les vulnérabilités de l´Algérie ». Si en 2009 le pays maghrébin devait afficher une croissance économique de l´ordre de 2 %, il le devrait largement « à une excellente récolte de céréales » – 61 millions de quintaux, « un record », selon Laurent Damasse, conseiller Export à la Mission économique Ubifrance d´Alger – « et à la vigueur persistante des secteurs des services et de la construction » soutenus par la dépense publique. « Pour accroître la sécurité alimentaire », remarquait encore Laurent Damasse, le 3 mars, lors des traditionnelles Rencontres agroalimentaires, organisées par Ubifrance à Paris, Alger développe une politique de Renouveau agricole et rural visant « à industrialiser ses filières ».
Cette année, la croissance économique pourrait atteindre 4 %. « Les perspectives restent favorables à court terme, mais, à moyen terme, elles sont sensibles aux cours futurs du pétrole », constate le FMI. L´organisation internationale estime donc que « la croissance restera soutenue à court terme par des dépenses publiques élevées et l´accélération du programme d´investissement de la compagnie nationale d´hydrocarbures ».
Ces dépenses ont permis à l´Algérie d´entamer une politique de rattrapage en matière d´infrastructures, mais aujourd’hui « ces efforts ne suffisent pas pour améliorer le climat d´investissement », selon le Fonds monétaire international, qui s´inquiète des répercussions négatives de la nouvelle réglementation sur les projets d´IDE. Les investisseurs étrangers pourraient renoncer à ouvrir des filiales en Algérie, « ce qui empêcherait un transfert de technologie dont le pays a tant besoin ».
François Pargny