« Nous sommes dans une logique de partenariat avec la douane ». C’est presque en cœur que Joël Glusman, P-dg de Qualitair & Sea et Olivier Layec, son directeur du Marketing et de la communication, répondent lorsqu’on leur demande si ce « prix » Moci/Douane les surprend. À la tête du groupe Crystal, qui offre des services de transitaire et de commissionnaire en douane et dont Qualitair & Sea International est la filiale historique dédiée à l’aérien et au maritime*, Joël Glusman estime que l’expertise douanière est, justement, ce qui la différencie sur un marché dominé par des multinationales, dont les 15 premiers mondiaux font 75 % du marché.
Car pour ces grands groupes, lancés dans une course aux volumes, le kilo transporté prime sur tout : la valeur ajoutée du passage en douane, elle, est de moins en moins valorisée dans leur offre. Au contraire, le groupe de Joël Glusman a misé sur cette expertise : « Dès la création de l’entreprise, il y a 25 ans, nous avons inscrit dans notre ADN l’expertise douanière ».
Aujourd’hui, il est capable de mener pour ses clients des missions pointues jusqu’en Iran ou en Russie. Qualitair & Sea possède des filiales au Maroc, aux Émirats arabes unis et au Brésil. Dès lors, il n’est pas étonnant que chez Qualitair & Sea, et plus largement chez Crystal, on soit « plus pionnier que suiveur ». Quand la douane française teste son système de dédouanement électronique de nouvelle génération Delta, à la fin des années 2000, Qualitair & Sea fait partie des sociétés « pilotes » qui contribueront à l’améliorer. Et quand arrive le nouveau statut européen d’Opérateur économique agréé (OEA), véritable sésame pour l’import-export entré en vigueur en janvier 2008 qu’elle a été parmi les premières de son secteur à décrocher, la société est également de celles qui sont les pilotes, planchant sur les premiers questionnaires. Elle a même reçu, en 2010, une délégation des douanes turques en mission d’étude.
Un cap que la société, qui compte parmi ses clients Renault ou Areva, n’est pas près de changer. Premièrement, explique Joël Glusman, parce que le statut d’OEA, dont la reconnaissance par les douanes du monde entier gagne du terrain – États-Unis, Japon, etc. – intègre une logique « de qualité de service » : « Tous les gros clients l’exigent, au même titre que d’autres normes telles que la RSE/Responsabilité sociale des entreprises. Et pour les clients de plus petite taille, c’est rassurant, un gage de qualité ».
Deuxièmement, cette expertise douanière la met en position d’anticiper plus vite les évolutions de son marché. « On s’est rendu compte qu’avec cette proximité de la douane, nous avons une vision à 360 degrés de la supply chain : les clients nous confient la douane, l’administration des ventes, le contrôle des factures, la gestion des litiges… Virtuellement, nous devenons leur département supply chain ».
Christine Gilguy
*Crystal group (150 millions d’euros de CA, plus de 400 collaborateurs) est composé de trois filiales : outre Qualitair & Sea, Alis International, pour les procédures domiciliées et Set cargo (rachetée il y a trois ans) qui, elle, est spécialisée sur certains secteurs spécifiques (aéronautique, pharmacie…) et les Dom Tom.
Rang au top 1000 : 461e
CA 2012 : 64,21 millions d’euros
CAI 2012 : 55,61 millions d’euros
Variation du CAI 2012/2011 : + 32,34 %
Part de l’international dans le CA : 86,61 %
Critères de sélection
Sociétés françaises indépendantes, classées par Le Moci dans le top 1 000, affichant la meilleure cote auprès de la douane française. La sélection est effectuée directement par les services de la Direction générale des douanes et des droits indirects, puis validée par le jury.
