Le français Soitec, numéro un mondial des semi-conducteurs de haute performance pour l’électronique et l’énergie, aurait trouvé la parade à la déferlante chinoise dans l’industrie solaire, avec « l’innovation durable », a expliqué Frédéric Bouvier, le directeur des Affaires stratégiques de l’entreprise grenobloise (1 500 salariés, dont 250 dans le solaire), lors du lancement de l’initiative à l’export French Solar Industry. Autrement dit, une innovation constante et portée à son plus niveau.
De façon concrète, sept des dix premier fabricants mondiaux de modules photovoltaïques étant chinois d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le concurrent français a fait le choix du photovoltaïque à concentration ou CVP, dont la technologie permet d’atteindre un haut rendement dans la conversion du rayonnement solaire en électricité. « Les 18 mois à venir vont être cruciaux pour Soitec », assure Frédéric Bouvier. En décembre dernier, le fabricant tricolore a inauguré son unité de production de modules solaires, située dans la cité américaine de San Diego. Un an auparavant, il avait acquis cette usine au moment où l’Etat de Californie approuvait des accords de fourniture d’électricité utilisant la technologie CVP du français pour un total de 300 MW.
C’est le premier pari de Soitec. Mais il y en a un deuxième tout aussi important : « fournir des installations clé en mains, avec un rendement supérieur », expose Frédéric Bouvier. Selon lui, « en passant d’une efficacité de 25 à 35 % », Soitec disposerait, en outre, « d’un modèle compétitif », ce qui lui permettrait de se passer des soutiens publics, comme le Fonds d’étude et d’aide au secteur privé ou Fasep (voir ci-dessus). Pour parvenir à un meilleur rendement, la société française a développé la technologie Smart Cell avec l’aide du centre de recherche appliquée ou fraunhofer de cette ville et du Laboratoire électronique des technologies de l’information (Leti), subdivision du Commissariat aux énergies atomiques (CEA). « L’objectif majeur est de produire avec cette technologie en 2014-2015 », précise Frédéric Bouvier, puis de partir « à la conquête des pays du Golfe, de l’Amérique du Sud ou l’Afrique du Sud qui constituent notre sunbelt, mais aussi l’Europe du Sud et la France ».
F. P.