« Petite économie ouverte, la république slovaque ne pourra pas échapper aux effets nocifs du retournement conjoncturel mondial », affirme l´Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport paru le 9 février.
Les derniers chiffres concernant l´économie slovaque, diffusés le 13 février par l´Office national des statistiques, semblent donner raison à l´institution internationale. Le produit intérieur brut (PIB) de ce nouveau membre de la zone euro (janvier 2009) n´a crû « que » de 6,4 % en 2008 contre 10,4 % en 2007. Ce ralentissement a été particulièrement sensible en fin d´année : au quatrième trimestre 2008, la Slovaquie a affiché un taux de croissance de 2,4 % contre 7 % lors des trois précédents mois.
Dans son étude, l´OCDE pointe les faiblesses qui rendent l´économie slovaque vulnérable aux turbulences internationales. L´organisme souligne aussi les atouts sur lesquels ce pays d´Europe centrale doit s´appuyer pour préserver son rythme de croissance.
La dépendance de l´économie slovaque à l´égard des échanges internationaux constitue l´un de ces principaux points faibles – en particulier dans le secteur automobile. Les exportations et les importations représentaient respectivement 86 % et 87 % du PIB en 2007 (contre 26,5 % et 28,4 % en France), d´après la Banque mondiale. « La République slovaque va être considérablement affectée par le déclin économique de ses principaux partenaires commerciaux en 2009 », prévoit l´OCDE. « Une perte de compétitivité par rapport aux autres pays européens émergents dont la monnaie s´est dépréciée par rapport à l´euro risque en outre d´aggraver cette tendance », avertit l´institution.
Autre faiblesse : un niveau de productivité du travail insuffisant dans la plupart des activités de services comme l´énergie, la distribution, les transports, la restauration… Sur ce point, ce pays est à la traîne par rapport aux autres membres de la zone euro, signale l´OCDE. L´institution estime que ce retard est dû au faible niveau de concurrence qui existe sur ces marchés et à un usage trop restreint des technologies de l´information et de la communication. « Malgré des progrès ces dernières années, l´e-commerce ne représentait, en 2007, que 3 % du chiffre d´affaires total des entreprises slovaques », indique l´OCDE.
Les atouts sont nombreux aussi. Celui qui distingue le plus ce pays de ses voisins, c´est l´euro, insiste l´organisme siégeant à Paris. La monnaie unique va protéger – au moins partiellement – la Slovaquie contre les fluctuations des marchés de change, particulièrement intenses dans cette période de crise. Elle devrait aussi contribuer à augmenter ses échanges commerciaux avec les autres membres de la zone euro.
Par ailleurs, dans son étude économique, l´OCDE salue la capacité du pays à se réformer. Il a engagé, dès son adhésion à l´UE en 2004, d´importantes réformes structurelles qui ont permis d´accélérer la croissance et de remplir les critères de Maastricht. C´est un « accomplissement majeur », affirme l´OCDE. L´institution recommande donc à la Slovaquie de poursuivre sa modernisation – en améliorant le fonctionnement du marché du travail notamment – pour pérenniser son développement et tirer le meilleur de l´euro. Elle estime que ce pays renouera dès 2010 avec un taux de croissance élevé (6 %) après un ralentissement en 2009 (4 %).
Marine Aubonnet