Services économiques : des SE veulent être les « pilotes et stratèges » à l’étranger

Les Services économiques (SE) des
ambassades de France à l’étranger auraient « le blues ». « Entre
la Banque publique d’investissement, Ubifrance ou la direction générale du
Trésor, les entreprises ont du mal à nous situer », confie le chef d’un SE
dans un pays émergent. Les SE sont nés en même temps que les Missions
économiques Ubifrance (ME Ubifrance), il y a deux ans et demi, de la scission
en deux des Missions économiques de l’époque rattachées aux ambassades de
France.

Aux premiers a alors été dévolue
une mission régalienne (macro et veille économiques, défense des intérêts
français…) et aux ME Ubifrance l’appui et l’accompagnement à l’international
des entreprises françaises. Une répartition des tâches qui ne va pas de soi,
fait valoir un autre responsable dans un SE, selon lequel « il faut une
cohérence sur le terrain ». Et « les seuls qui peuvent être le pilote
et le coordinateur de l’action extérieure de la France, ce sont les Services
économiques, parce qu’ils sont capables d’assurer le lien sur le terrain et le
suivi des activités des PME et ETI françaises ».

Au demeurant, remarque un autre
interlocuteur de la Lettre confidentielle (LC), « Ubifrance a longtemps
privilégié le quantitatif sur le qualitatif et ce n’est que maintenant qu’il
s’efforce de faire du suivi ». Les partisans de « cette nouvelle
stratégie », à mettre en place « en liaison avec les ambassades et en
associant tous les opérateurs, comme Ubifrance et les compagnies consulaires »,
précisent-ils, affirment, pour autant,
ne pas remettre en cause la réforme de septembre 2010.

« Les Missions économiques
de l’époque explosaient. Et donc elles ne pouvaient pas tout faire. Que le
réseau commercial ait donc été confié à Ubifrance est une bonne chose, mais il
faut un pilote et un stratège », répètent à l’envi les tenants du
« pilotage » par les SE. Ces conseillers économiques assurent être
« compris » par le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, et
« de plus en plus » par sa collègue en charge du Commerce extérieur,
Nicole Bricq.

François Pargny