Aujourd’hui les Espagnols, demain les Turcs ? Gérard Sénac, qui préside le Conseil des
investisseurs européens au Sénégal (CIES), est inquiet de voir se déliter les liens entre sociétés européennes en terres sénégalaises après que les sociétés d’Espagne
aient annoncé la fondation de leur association indépendante du CIES, l’AEES
(Association des entrepreneurs espagnols au Sénégal). « C’est la preuve de
la confiance des entreprises de ce pays qui arrivent sur le continent avec des
prix moins chers dans le BTP, dans la fabrication industrielle et
l’agroalimentaire », confie à la Lettre Confidentielle Gérard Sénac,
également P-dg d’Eiffage Sénégal.
Créé sur les fondations du
Conseil des investisseurs français au Sénégal (Cifas), le CIES, affilié au
Conseil national du patronat du Sénégal, compte 135 entreprises de l’Union
européenne et de la Suisse, représentant ainsi 30 % des recettes fiscales de
l’Etat sénégalais. Avec 110 sociétés françaises, les sociétés tricolores y sont représentées en force.
Quant à la Turquie, dont le
ministère des Affaires étrangères et Turkish Airlines viennent d’annoncer la
mise en place d’un système en ligne d’obtention de visa en 24 heures, elle a
acheté un terrain pour son ambassade, après la visite du Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan, et décidé de financer la construction du Palais des Congrès
devant abriter le Sommet de la francophonie, prévu en novembre 2014. Cet
ouvrage doit être réalisé entre la ville de Diamniado et le nouvel aéroport
international Blaise-Diagne (AIBD) programmé pour 2015. C’est Eiffage, déjà concessionnaire pour 30 ans de l’autoroute à péage
(25 km) qu’il construit entre Dakar et Diamniado, qui doit être retenu pour le
second tronçon entre Diamniado et le futur aéroport.
De notre envoyé spécial au Sénégal
François Pargny