30 000 km de routes à construire ou à rénover, des projets structurants et une urgence à construire 200 logements à Yaoundé d´ici à mai 2011 : le Cameroun lance un appel très clair aux entreprises françaises du BTP, selon la Chambre économique France-Cameroun (CEFC), qui a organisé un séminaire à Lyon fin septembre.
Le réseau routier camerounais totalise à ce jour 50 000 km dont 90 % sont en terre.?Autrement dit, il est quasi obsolète. Le gouvernement lance un large programme d´investissement prévoyant de construire de nouvelles routes bitumées et d´entretenir 30 000 km du réseau existant. Des opportunités à saisir pour les entreprises françaises.
Le marché annuel de construction de nouvelles routes bitumées est estimé à 200 millions d´euros.?Il est à ce jour dominé par trois groupes français, Razel, Satom et DTP Terrassements. « Mais les Chinois, arrivés depuis cinq ans, font le même volume que Razel, présent au Cameroun depuis 1945.?Les Français perdent des parts de marché », insiste Francis Abossolo, président de la Chambre économique France-Cameroun (CEFC).
Celle-ci, basée à la CCI de Lyon ainsi que les 8 chambres de la Fédération des chambres de commerce France-Afrique, déroulait le 30 septembre les nombreux besoins du pays en matière de BTP.
Le marché de l´entretien des routes pèse, lui, 80 millions d´euros annuels et se trouve entre les mains de PME locales plutôt à la peine pour répondre aux challenges ambitieux actuels.
Depuis la privatisation de l´entretien routier a été créé un Fonds routier alimenté directement par les pétroliers, ce qui, souligne Francis Abossolo, évite tous types d´impayés. Tout comme les travaux de construction de routes bitumées sont financés par des bailleurs de fonds internationaux. Une précision qui vise à rassurer les sociétés françaises.
Par ailleurs, le Cameroun lance des projets qui auront forcément une incidence sur le secteur des travaux publics, comme la construction en 2013 d´un port en eau profonde à Kribi, le barrage de Lom Pangar, l´exploitation de la bauxite de Ngaoundal et Mini ainsi que l´ambition du pays de devenir le premier producteur d´aluminium en Afrique. Plus directement, la construction d´une autoroute Yaoundé-Douala est prévue.
Côté logements, les besoins de ce pays en pleine explosion démographique sont énormes.?Ils se chiffreraient à 180 000 logements à Yaoundé et 172 000 à Douala. « Il n´y a pas d´offre pour répondre à ces besoins », affirmait Engelbert Ateba, responsable du secteur immobilier à la CEFC.
Seraient les bienvenus, selon lui, des promoteurs immobiliers intervenant en co-entreprise avec des promoteurs locaux ; des entreprises de gros œuvre en co-entreprise avec des locaux et des entreprises de second œuvre. Ceci pour la construction de logements balayant toutes les strates de la population depuis les plus modestes jusqu´aux 100 000 Camerounais de la diaspora.
L´État a programmé la construction de 10 000 logements dans les trois ans et pris des mesures incitatives telles que l´exonération totale de la TVA sur les matériaux entrant sur un chantier. Pour convaincre et lancer le mouvement, suite à quelques expériences désastreuses, le gouvernement mise sur une opération pilote de 200 logements à Yaoundé… dans un délai ultracourt : « Le Cameroun réclame des grues avant mai 2011, date des prochaines élections présidentielles. Le terrain, les financements, tout est prêt… »
Laurence Jaillard, à Lyon
Une mission découverte
Du 30 novembre au 5 décembre 2010, la CEFC organise une mission découverte du marché du bâtiment, des travaux publics et de l´immobilier à Yaoundé et Douala. Les entreprises pourront rencontrer en particulier une trentaine d´entreprises camerounaises, des partenaires potentiels « bien choisis, en principe fiables ».
Contact : Bruno Masurel (CCI),
tél. : 04 72 40 57 09
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