Frappée de plein fouet par les effets de la crise mondiale sur son économie réelle, la Russie fait l´objet d´un rapport très pessimiste de la Banque mondiale. Paru hier, ce document annonce que le PIB russe se contractera de 4,5 % en 2009 (contre – 1,7 % au niveau mondial). Un chiffre qui dépasse toutes les prévisions. Et que nient les autorités russes.
Selon les économistes de la Banque mondiale, rien ne va plus en Russie. Au mois de février la production industrielle s´est effondrée de 13,2 % en glissement annuel, l´inflation a grimpé de 4,1 % depuis le début de l´année et le chômage a atteint 8,5 % en février. Pire : le PIB baisserait de 4,5 % en 2009. En 2008, à quelques exceptions près, tous les secteurs de l´économie ont ralenti.
Le rapport de la Banque mondiale note cependant que la croissance des secteurs des biens (agriculture, extraction minière, biens de consommation…) a décéléré plus rapidement que celle des services. Ils ont en effet connu une croissance de 1,8 % en 2008, contre 3,9 % en 2007. Du côté des services, leur croissance était de 10,3 % en 2007 et de « seulement » 7,5 % en 2008.
En revanche, le rapport de la Banque mondiale recèle une bonne nouvelle. Le flux des IDE est en effet resté fort en 2008, et ce même au quatrième trimestre 2008 au cours duquel il n´a connu qu´un léger ralentissement (7,8 milliards de dollars au quatrième trimestre 2008, contre 8,2 milliards de dollars sur la même période en 2007). Une « bizarrerie » qui peut s´expliquer par le fait que les effets de la crise sur les IDE ne se sont pas encore concrétisés.
Ce flot de mauvaises nouvelles ne semble pourtant pas inquiéter les autorités russes. Suite à la publication de ce rapport, le premier vice-premier ministre russe Igor Chouvalov a en effet déclaré à l´agence de presse Ria Novosti : « Nous ne sommes pas d´accord avec cette prévision, nous avons chargé nos experts de la soumettre à une analyse ». Quant à Alexeï Koudrine, vice-premier ministre et ministre des Finances, il a déclaré aujourd´hui à la presse russe que « la croissance reprendra en Russie à la fin de l´année ».
Sophie Creusillet
Retrouvez l’intégralité de ce rapport (en anglais) en cliquant ici